La force du deux – Défi des 30 jours J#12

Dualité. Work in progress 80 X 100 cm par Fanny Fannoche

 

J’ai commencé cette toile il y a un an… je l’ai beaucoup avancé cet été mais ensuite je suis restée coincée. J’avais du mal à définir les femmes qui apparaissaient. Elles ont une telle force, un tel message, que je me sentais un peu perdue. Serais-je à la hauteur? Pourrais-je transmettre ce qu’elles voulaient me faire comprendre?
La femme de droite
J’ai avancé sur la femme de droite en premier, en sentant très rapidement qu’elle était un peu perdue. Elle avait besoin de se cajoler, se dorloter. Elle me paraissait muette, pleine de douleurs refoulées…
Elle m’est apparue aussi avec la non acceptation de son corps. Ce corps de femme et toute sa sensualité. Je sentais sa souffrance, sa volonté de gommer une partie de sa féminité, de son corps et je décidais de hachurer ce qu’elle trouvait de trop : ses hanches, ses cuisses. 
Sans doute, voudrais-je plus combattre cette image à laquelle la femme civilisée voudrait ressembler : ce fameux 34, ce corps d’adolescente auquel nous avons toutes dit adieu? Je ne referai pas ici le monde… il est désormais tout à fait admis que la vision déformée de la société et autres procédés marketing ont influé lourdement sur la volonté des femmes d’agir contre leur nature véritable.
 
Sa souffrance est celle de milliers de femmes. 
 
Elle recherche à combler le manque qu’elle ressent par l’extérieur et n’y arrive pas. Elle se pense inadaptée et se replie sur son corps en le jugeant.  Pourtant, tout est là…
 
La femme de gauche
A mesure que j’avançais peu à peu, je découvrais la présence d’un visage. Quelle était cette créature à la droite de la femme? Je sentais qu’elle possédait une grande force, si grande que je ne pouvais la canaliser dans une forme. Ce qui m’apparaissait alors étaient des volutes de fumées, insaisissables. Je laissais la toile de côté, bien consciente qu’il existe des toiles, plus difficiles à finir que d’autres. C’est ainsi!
 
L’illumination, c’est grâce à une méditation! La déesse Terre m’était apparue sous la forme d’un serpent. 
 
J’ai immédiatement fait la relation avec la femme-fumée : il s’agissait de la déesse serpent. Qui est-elle?

Elle est l’autre part de la femme. Car, oui, la nature féminine possède 2 parts*, avec des fonctions différentes et un savoir particulier. Souvent, la part consciente ignore la 2e part. Mais pour vivre en harmonie, elles doivent apprendre à se connaître…
 
 
Le soi civilisé, la conscience, connait les codes de bienséances, de savoir vivre… mais il est le plus souvent esseulé, à la recherche dans ce monde, de cette part manquante. Cette part c’est le soi sauvage.
 
 
 
 
La force du deux*
Pour se sentir complet, il est nécessaire que nos parts s’unissent et agissent ensemble comme une part intégrale. Ainsi, elle accède à son pouvoir.
 
« Il est facile de casser une branche à la main. Il est impossible de le faire avec 2 branches. »
L’union de 2 est la force.
 
Reprendre le pouvoir de la femme c’est donc reconnaître notre nature instinctuelle et la conscientiser. C’est voir notre nature sauvage sous nos beaux habits domestiqués. 
 
Voilà la symbolique révélée par ma 2e toile. La femme se sent seule, déprimée alors que la part avec laquelle elle a besoin de s’unir est là, en elle. La déesse serpent.
 
Impossible de trouver cette part ailleurs! Elle ne peut être qu’en nous. 
 
Aucun compagnon de saura remplacer cette part.
 
Aucun bijoux, aucun vêtement de luxe. 
 
Aucun amincissement miracle.
 
*Source : Clara Pinkola Estes, Femmes qui courent avec les loups.