Perfection I

On dit toujours que quand des drames dans nos vies arrivent, on ne retient que le principal (oui je sais, blablablabla…)

C’est vrai que, ces derniers temps, je ne voyais plus l’intérêt d’ouvrir une page Facebook ou d’envoyer une photo sur Insta. Que je ne voyais plus rien de catastrophique dans un retard, une annulation, une erreur à l’hôpital (qui nous annonce le décès de mon père !!!!! Mais non, mauvais patient !) ou que sais-je encore !

On dit qu’on se focalise sur l’essentiel.

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Ma conception de l’essentiel !

Et c’est marrant, parce que j’ai retrouvé certaines de mes notes de ce mois de novembre. Et c’est vrai que ce qui émanent d’elles, c’est cette recherche de l’essence profonde des choses, des actes, des vies (oh que c’est BEAU !)

Particulièrement en lisant mes réflexions (en italiques), éparpillées ici et là sur la …

perfection :

 

J’ai toujours voulu être parfaite.

Exemplaire. Forte et totalement indépendante.
Et finalement, je ne suis devenu qu’intouchable. Distante.
 
Je voulais m’installer dans la force et distancer toutes faiblesses.
 
La recherche de l’excellence partout, m’avait transformé en glace.
 
Je ne comprenais pas que marcher dans la force, à chaque instant de ma vie, était une énorme faiblesse.
 
Une forteresse de faiblesse.
 
Je parle beaucoup de vulnérabilité dans mon blog. J’utilise ce mot comme une graine que je plante. Je suis bien loin, encore, de l’incorporer pleinement dans ma vie.
 
Il y a un peu plus d’un an, à l’occasion d’un stage sur les émotions, j’ai sorti une carte du jeu de Linda Kohanov : le coeur de lion, et je devais en parler dans un cercle. J’avais commencé ma démarche de Vérité et d’ouverture. J’avais commencé à apprécier ce que cette carte avait à me dire.
 
Oui, la vulnérabilité, l’ouverture, les larmes sont une force.
Le coeur est une force. 
Cela paraît très fleur-bleue dit ainsi.
 
Presque roman Arlequin à 2 sous.
 
… les vérités toutes simples sont parfois les plus profondes : ce qui pouvait paraître être une faiblesse, un échec, se trouve en réalité être une force.
Un moteur dynamique et puissant qui écrase tous les obstacles sur son passage.
 
Et puis, faiblesse et force ne sont pas strictement opposées. Comme le ying et le yang elles s’interpénètrent dans une danse d’équilibre.
 
D’équilibre. D’équilibre. D’équilibre.
 
Quel est l’équilibre à l’excellence en tout ?
 
En la perfection ?
 
A y regarde de plus près, la perfection en fait… c’est la mort.
C’est comme la symétrie parfaite ! Ni les bâtisseurs des cathédrales, ni les réalisateurs des tarots n’ont osé la perfection géométrique. Ce n’est pas, qu’il ne le pouvait pas. Non. 
Pour eux, la perfection n’appartenait qu’à l’autre monde, à la mort.
En pédagogie Steiner, les lignes tracées à la règle ne sont pas souhaitées. Elles doivent être faites à la main, vibrantes, vivantes.
Et c’est vrai qu’une oeuvre parfaite, sans marques de son auteur, est une oeuvre objective pouvant être réalisée par tous. En série. Par des robots même !
 
Au final, c’est l’imperfection qui crée la beauté. Qui crée l’intérêt.
 
L’imperfection.
 
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Une de mes figures féminines, dont les proportions sont irréelles, imparfaites.

Après tout, qui a-t-il de plus futile que le temps passer à être parfait(e) ? Et aux yeux de quel juge ?Platon a démontré que l’amour était un désir (dans son Banquet). Et qu’à un désir correspondait forcément un manque (si si, reprend 1 minute pour lire ces 2 dernières phrases et réfléchit… on ne peut pas désirer quelque chose qu’on a !)

De la même manière, la perfection n’est-elle pas une recherche de la beauté ? Et dans ce cas, une absence de beauté ?

Je persiste, plusieurs mois après avoir écris tout ça, de penser que la perfection est la non-beauté, la mort également.

Et je vais me permettre d’écrire quelques petits articles dans ce sens… jusqu’à ce que j’épouse cette réalité constamment et que vous puissiez le voir aussi : l’imperfection c’est COOL !