Perfection II

Je continue à vous diffuser mes petites réflexions de fin 2016 sur la perfection.

J’avais commencé une première partie, sur ce que signifiait la perfection, c’est à dire, l’absence de beauté. Surtout pour une oeuvre parfaite, qui n’est qu’une réalisation figée, morte, sans intérêt.

Ce qui fait tout l’intérêt d’un tableau de Degas, c’est la patte de Degas. Rendre les tableaux parfaits et lisses, en évitant toutes marques du peintre (comme les coups de pinceaux par exemple) c’est créer une image … morte.

Mais quittons le domaine de l’art et la peinture, et penchons-nous sur une autre création de taille : sa propre vie.

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Nous cherchons tous le bonheur. Et souvent, il semble bien rimer avec “être parfait”. Absolument parfait.

Dans le livre “Les 13 mères originelles” de Jamie Sams, la lune de novembre symbolise la marche dans la Vérité. Pour explorer ce thème, l’auteure nous livre un conte sur une femme qui s’est activée toute sa vie, dans le but d’être un parfait exemple pour guider son peuple.
Un jour, elle prend du repos, et comprend par ses rêves dans quel pétrin elle s’est fourrée !
L’activité constante et la recherche de l’excellence, ne lui avait jamais permis de réfléchir.
Ni d’explorer sa part d’ombre.
Cette ombre la gardait en son joug, elle avait tout intérêt à ce qu’on ne la voit pas, à ce qu’elle reste aveugle à son influence dans sa vie. C’était justement fertiliser le sol de son Ombre.
Ce n’est pas parce qu’on ne veut pas la voir qu’elle n’est pas là. Pire : qu’elle ne grandisse pas et envahisse tout !
Le jardin où l’Ombre avait trouvé racine était bien agréable. Alors, elle lui demandait inlassablement de continuer ainsi. Plus vite, plus fort, plus, plus, plus, …
Pourtant, il existe une petite voix. Un faible murmure.
Il passerait presque totalement inaperçu dans le chaos de nos vies contemporaines.
Comme un souffle qui nous implore de nous arrêter un instant.
Un chuchotement qui nous donne l’autorisation d’être faible. D’être imparfait.
D’échouer.
D’être inactif pour être FORT.
La lumière se fait alors sur cette satanée part d’ombre.
Car c’est bien l’ombre qui nous empêche d’être heureux.
C’est toute l’ironie de la vie, n’est-ce pas ? Chercher le bonheur dans l’épuisement de la réalisation d’une vie parfaite, alors que c’est justement notre part d’ombre qui nous motorise dans ce sens.
Pfiou ! Truc de fou !