D4N – N12 – Symbolisme

 

Jour 12

 

La grenade et autres symboles de la Porte Noire

 

La Déesse ou l’archétype qui vous a ouvert la porte et enseigné, vous a confié également un symbole. Si je ne peux pas généralisé ici, il est tout de même probable que vous ayez été confronté à ceux que nous allons évoquer.

 

La Grenade :

Perséphone est une déesse dont le mythe se divise en 2 phases : la Vierge (Koré) cet innocente jeune fille protégée par sa mère et la Reine des Morts, la Déesse qui sait, l’initiatrice.

La transformation de Koré en Reine se fait au moment même où elle consomme les graines de la grenade. Tout comme la pomme de la connaissance du jardin d’Eden, cet acte la condamne pour toujours. Elle devra vivre en enfer à côté de son époux un tiers de l’année.

Comme la pomme, la grenade semble donc posséder le même pouvoir : le savoir ! Et une fois que la connaissance s’est engouffré en nous, il est impossible de faire marche arrière. La naïveté, cette phase d’enfance où tout nous apparait comme paradisiaque, est à jamais perdu.

Pour Perséphone, le symbole de la grenade est celui de la transition, de l’initiation qui fait d’elle une épouse, une reine, une femme puissante. De là, elle représente aussi le cycle qui alterne entre la mort et la renaissance : la Déesse règne sur les enfers, mais retourne vivre auprès de sa mère une partie de l’année. Le savoir véhiculé est donc celui du cycle. Le cycle de la renaissance.

La grenade est donc le symbole de la renaissance. Il est celui de la mort aussi. Lorsque les graines sont consommées, le jus qui s’écoule est rouge sang. C’est un rappel des saignements des femmes et de la mort symbolique qu’ils représentent. C’est le moment du dépouillement nécessaire, de la purification. Pour accueillir du neuf, on fait place nette.

 

 

La femme serpent

La femme serpent ou le serpent tout simplement, est un symbole du cycle de la renaissance, notamment en alchimie, ou l’ouroboros, le serpent qui se mord la queue représente le système de réincarnation.

Dans les écoles de Pythagore, c’est ce que l’initié apprenait. La vie que nous connaissons ne se limite pas à notre corps et à ce présent. Il y a bien plus…

Si aujourd’hui, nous sommes plus ou moins familier du concept de réincarnation, nous n’agissons pas au quotidien comme si cela était effectivement vrai. Nos actions et nos pensées se limitent à cette vie et ne la dépasse pas vraiment.

Croquer la pomme offerte par le serpent, nous donne la connaissance que la mort n’est qu’un passage. Tout comme les nombreux hivers que nous expérimentons sur Terre.

Le serpent est le symbole de la mort. Il est aussi celui de la connaissance (car c’est lui qui offre la pomme) et c’est souvent par sa morsure, que sont choisis les chamans… dans l’antiquité grecque, il est une représentation de la Déesse. Dans les mystères d’Eleusis, les initiés devait affronter leur peur du serpent en glissant la main dans un coffre (contenant un des serpents les plus toxiques au monde !) En Egypte, le cobra redressé représente l’unification, non seulement de la basse et haute Egypte, mais aussi l’union de la matière et de l’esprit. Au contraire, le serpent rampant est pour eux, le monde des instincts qui emprisonnent les hommes qui n’arrivent pas à les dominer (la matière sans esprit.)

En Inde, la Kundalini (l’énergie domptée par la matière du corps) est symbolisé par … un serpent redressé.

Dans l’alchimie, on retrouve un serpent féminin (corps inférieur de serpent, supérieur de femme) qui se redresse le long d’un arbre (l’arbre symbolise le Soi = l’union de toutes les parts de notre psyché.)

Bref, il serait bien trop long d’énumérer tout ce que représente l’archétype du serpent. Mais il est intéressant de noter que le serpent aime vivre à l’intérieur de la Terre quand il fait froid, et qu’il aime se réchauffer au soleil en journée. Il rappelle encore là, le cycle de Perséphone !

 

La grotte

Les enfers se trouvent à l’intérieur de la Terre. C’est là que se transforme Koré. C’est là que le serpent va pour survivre en hiver.

Le monde souterrain symbolise de nombreux éléments de notre psyché : notre inconscient personnel et l’inconscient collectif de tout le genre humain. Il représente aussi notre ombre, nos rêves nocturnes, …

Pour la femme, la grotte représente aussi l’utérus. Ce lieu secret et sombre où se produit aussi bien la vie (un enfant) que la mort (les saignements.) Un tunnel qui débouche sur une grotte représente notre vagin, notre yoni.

 

Triangle vers bas 

L’ensemble utérus + vagin + trompes + ovaires se rapproche anatomiquement d’un triangle pointant vers le bas.

Ainsi, en alchimie et en astrologie, le triangle était utilisé pour représenter les éléments féminins (la Terre et l’eau.) En Grèce antique, le triangle géométrique était considéré comme sacré par Pythagore ! Il était assimilé à la fertilité.

Dans le Seau de Salomon, 2 triangles se croisent et symbolise l’union du masculin et du féminin sacré (respectivement triangle vers le haut et triangle vers le bas.) On retrouve ce symbole dans d’autres cultures, comme l’Inde par exemple.

Photo

En Orient, le triangle possède une longue histoire d’associations avec le Yoni et l’énergie féminine, comme on peut le voir avec les yantras et mandalas dédiés à diverses déesses, et dans les multiples triangles composant le Sri Yantra. Dans le tantrisme bouddhique, on interprète le triangle comme «la source du dharma», et comme «le portail de tout ce qui est né». Dans les mots du vénérable Chögyam Trungpa, le triangle est «l’utérus cosmique». Le Hevajra Tantra le dit avec justesse : «Concentrez-vous sur le triangle de l’origine au milieu de l’espace».

Le triangle apparaît également dans les mudras du yoni et du mahayoni, deux des diverses postures spécifiques et canonisées des mains et doigts pratiquées dans le Bouddhisme, l’Hindouisme et les rituels tantriques. Le Yoni mudra est également un asana ou une posture corporelle dans laquelle le corps, avec le dos courbé vers l’avant et les jambes et les bras créent un triangle pointant vers le bas.

Graal, ovaires de fleurs, …
Il existe bien d’autres symboles de la Yoni et du féminin qui se rapportent à ses énergies particulières… le Graal notamment. D’ailleurs, il ne pourra être trouvé que lorsque qu’un 4e élément sera enfin admis aux côtés de la trinité (la légende du Graal, E. Jung et M.L. Von Franz.) Le Graal, de part sa forme de réceptacle, se rapproche du triangle pointant vers le bas. Il détient lui aussi le symbolisme de la renaissance, puisque y boire, garantie la vie éternelle (et la guérison.)
La formes des ovaires de fleurs ont également cette idée de forme-réceptacle. Elles représentent aussi l’idée de la transition : une fleur meurt pour permettre la naissance de graines !
Le cercle, nous l’avons vu dans la porte 0, est aussi le symbole du cycle, comme l’Ouroboros rond. Il contient l’énergie féminine dans sa rondeur et sa douceur…
Le bois est encore un autre symbole de la Déesse Noire. C’est de là que vient notre rituel d’enterrer nos morts dans des cercueils en bois… symbole de renaissance, c’est la promesse de re-vie. Le tronc d’un arbre debout a le même symbolisme.

 

 

Un exemple d’incorporation

Avant de passer à notre prochaine page d’art, j’avais très envie de vous partager en exemple, une de mes toiles créée en 2016. Voici donc une idée de la façon dont nous pouvons incorporer les symboles dont nous avons parlé ci-dessus.

 

Pourtant… aucun de ces symboles n’a été placé intentionnellement dans cette toile !

Que ce soit le cercle noir, l’utérus faisant pousser des plantes, ou la femme serpent tout à gauche, … A l’époque, je m’étais surtout focaliser sur la signification de la femme et l’acceptation du corps. Ce n’est que l’année dernière que j’ai pu saisir toute sa profondeur et ses messages.

Le processus de créativité intuitive (filmé plus loin !) permet de nous connecter à notre inconscient et aux images qu’il contient. Nous pouvons donc même avoir accès à notre Ombre, en peignant ! Pour cela, il faut réellement nous mettre dans des conditions particulière : décomplexée face à la toile, sans attente. Chacune de nos créations dans notre journal nous permet d’atteindre ce lâcher prise…

A demain pour notre prochaine peinture !

 

 

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