Le joueur de flûte

Discerner le narratif de la réalité devient un enjeu sociétal.

 

Certains préfèrent la fumeuse illusion et la garantie d’un confort mental qui ne nécessitent pas l’acuité de l’intellect à chaque instant… je le conçois.

 

Mais qu’arrive-t-il lorsque l’on se retrouve à fermer les yeux et accorder sa confiance sur la seule base de pipeaux ?

 

On se retrouve à aider indirectement :
– de petits drames écologiques ;
– de petits riens du quotidien que l’on passe sous silence : irrespect et déni de l’existence de l’autre.

 

Bref, une somme de violences ordinaires et presque anodines faites aux individus et à la planète.

 

Je n’ai jamais compris pourquoi ? Et comment surtout ne pas VOIR tout ça ?

 

Et est-ce quelque chose de récent, dans l’ère du temps ?

 

??????????

 

C’est lors d’une énième réflexion sur ce thème, que m’est venu un conte : le Joueur de flûte de Hamelin, des frères Grimm.

 

Son sens profond m’a fait une forte et lumineuse impression… que j’avais envie de partager avec vous.

 

 

 

 

Ah le joueur de flûte de Hamelin !

 

Lui qui, par sa belle mélodie, emmena les âmes loin de leur maison pour les perdre dans le néant.

 

Que cela signifie-t-il sur le plan de l’âme (car les contes, comme les rêves, nous parlent de l’invisible…) ?

 

Le joueur de Hamelin joue de la flûte et par extension… du pipeau !

 

Il pipeaute ! Il ment, raconte des bêtises.

 

Ceux qui l’écoutent sont des enfants… des êtres donc naïfs qui accordent facilement leur confiance car ils n’ont pas encore expérimentés toute la fourberie du monde (ou n’en ont pas encore prit conscience.) Ces jeunes âmes sont emmenées dans la nuit et le conte nous fait comprendre qu’elles sont soit perdues, soit tuées.

 

Ainsi, le joueur de Hamelin égare les âmes naïves.

 

Tous, cependant ne suivent pas la belle mais mortelle musique.

 

Le matin, nous déplorons la perte et l’égarement des âmes.

 

Nous les pleurons.

 

Sur le plan physique, les êtres sont encore là. Mais nous voyons bien, que leurs âmes ont été perdues.

 

Pas d’inquiétude ! Cela ne date pas d’hier.

 

Les chamanes des anciennes traditions, ne pratiquent-ils pas ce qu’ils nomment des recouvrement d’âme… ?

 

Les âmes auront donc bien, un jour, la chance de retrouver leur complétude. Ouf !

 

En attendant, il y a ceux, qui n’ont pas suivi le joueur de flûte.

 

Ceux qui ont regardé la réalité des actes et pas uniquement la jolie petite mélodie du narratif.

 

Nous semblons sortir du lot et l’on se fait montrer du doigt, traité même d’intolérant. Par ceux qui ont suivi le joueur de flûte… par ceux à l’âme perdue.

 

Ils ne comprennent pas pourquoi nous ne nous joignons pas à la joyeuse petite assemblée.

 

« Pourquoi ne venez-vous pas danser avec nous ? »

 

Je leur répondrai :
« Car nous sommes ceux qui voient à travers les jolis contes et derrière les masques, l’insalubrité des êtres qui nous entourent.
Qui ne sont ni moins, ni plus, ce qu’ils font. »

 

 

Citation de C. G. Jung

 

 

Mais je sais que les âmes perdues ne m’entendront pas.

 

Car l’égo n’autorisera pas à leur montrer leur erreur de discernement.

 

Et parce qu’après tout, les âmes doivent faire leurs propres expériences.

 

En attendant, nous ne serons pas les plus nombreux à résister.

 

Mais nous sommes les remparts de l’intégrité.

 

Nous sommes les vieilles âmes restées à Hamelin, qui ne se feront pas avoir par une fumeuse illusion.

 

Ou par de fumeuses distractions.

 

 

 

 

Ce que je trouve triste, c’est que l’on trouve le joueur de flûte à tous les niveaux :
– national avec ce gouvernement fait d’effets d’annonces et de pipeaux ;
– local (gestions des communes et quartiers) ;
– familial et parfois amical (au moins, ceux-là, nous pouvons nous en détourner).

 

Mais le pire je crois, c’est quand cela est fait par ceux-là même qui dénoncent ce qu’il se passe à plus grande échelle.

 

Ils dénoncent la corruption et cherchent des subventions.

 

Crient à l’autonomie et s’appuient sur des béquilles.

 

Ils parlent et parlent, et éditent leur journal.

 

Le narcissique joueur de flûte est toujours prêt à mentir sans vergogne pour ne pas que son masque tombe, pour ne pas que son image soit atteinte.

 

Il se dit vert et se noie sous le béton.

 

Il parle de vivre ensemble et déni les existences.

 

Mais les vieux d’Hammelin, les sages de la Montagne, ont vu ta réalité dès les premiers jours.

 

La véracité de ce que tu es, derrière toi et tes mots.

 

Ton green washing personnel couvre à peine tes actes qui ne font que confirmer, ce que l’on savait déjà.

 

Sifflote encore dans le vent, tant qu’il est temps, mais sache que :

 

Ce n’est pas la violence qui détruit les murs mais le mensonge…

Gitta Mallasz

 

 

Alors ?

 

Qui est-on vraiment ? Ce que l’on dit ? Ou ce que l’on fait ?

 

Qu’est-ce qui compte le plus ? La réalité ou la narration ?

 

Quand l’on se dit bienveillant… Quand l’on se dit écolo… Mais que l’on répand de l’amiante en toute connaissance de cause par exemple ? Qu’est-ce que cela fait de nous ?

 

Moi, j’ai soif de réalité.

 

D’intégrité.

 

D’authenticité.

 

De sauvage.

 

Je resterai donc, coûte que coûte, à Hamelin !