Dans les billets précédents, vous avez pu voir que même lorsqu’on le prépare, chaque parcours énergétique dans la nature reste inattendu.
Parfois, l’inconnu-même, c’est de se retrouver sur un site sacré sans le savoir, et de déclencher une activation inconsciemment.
Cette péripétie est plus courte que les précédentes.
Mais j’en ai rarement connu d’aussi puissante…
Pendant nos vacances au Tyrol autrichien, nous avions décidé de parcourir une gorge.
Dès le départ, nous entrâmes dans une dimension toute faite d’eaux assourdissantes et de rochers.
Le spectacle était grandiose.
Les falaises, cependant, ne semblaient pas nous écraser. C’est comme si elles nous faisaient grandir avec elles.
À aucun moment, nous n’aurons l’impression d’être tout petits… alors même que nous zigzaguions entre les pieds de géants !
Sous le Soleil, la montée est difficile.
Après quelques kilomètres, je me sens à bout de forces.
Amoureuse des ponts, chaque construction qui arrive est comme une carotte sous mon nez.
Attirante, la beauté à chaque pas me fait avancer.
Je n’ai aucun autre désir en ce jour, que de m’inonder d’eaux ruisselantes sur les rochers et de ponts de bois chevauchant ce torrent sauvage couleur glacier.
Juste être présente aux sensations… et elles sont intenses !
Au bout d’une heure de marche, les gorges se resserrent, l’ambiance se rafraîchit et apparait un tunnel.
Je suis la dernière du groupe à y entrer.
L’espace est étroit et pas très long à traverser.
Mais dès que je pose les pieds à l’intérieur, je ressens une grosse montée vibratoire inattendue.
Je suis clouée sur place !
Comme je suis familière avec les activations sur site sacré, je sais qu’il n’y a qu’à savourer ! Sourire. Respirer. Ancrer.
En fermant les yeux et en devenant tout à fait présente à mes sensations, une vision commence à s’imposer.
Je me vois dans le ventre de la Déesse et j’entends que cette traversé sera un acte de renaissance.
Je sens une énergie de vie toute proche, qui me touche les épaules avec bienveillance.
Un cadeau m’est offert et j’accepte de tout mon coeur… de renaitre !
Le groupe s’impatiente. Je les entend m’appeler !
Ils me disent de venir voir, qu’il y a quelque chose pour moi à l’extérieur.
Je sors, surprise que les ténèbres de ces quelques instants, aient rendu le ciel si aveuglant.
Et alors que je pose un pied au Soleil, je déclare intérieurement « aujourd’hui je suis prête, je RENAIS ! »
(Bon, ça a l’air stupide comme ça, mais cette affirmation était vraiment grandiose vue de l’intérieur 😉 )
Petits sourires aux lèvres, tout le monde me regarde et attend une réaction de ma part…
certains prennent des photos… mais de quoi ?
C’est là que je la vois !
Une statue de Marie, au coeur de la pierre.
—-> intensité de l’émotion indescriptible (manque d’hydratation ???)
Une larme s’écoule, car cela confirme directement que ce que je viens de vivre était bien réel.
La rencontre avec la Mère, la Vie était réelle.
D’autres l’avaient senti ici. Au même endroit que moi. Assez pour venir y placer cette statue, loin de tout.
Comment partager la magie de ces instants ?
La marche reprend et j’ai besoin d’analyser ce qu’il vient de se passer.
Cela fait plusieurs mois, que je recevais des informations de renaissance.
Les premières fois, j’étais subjuguée et très enthousiaste à l’idée de la réinvention personnelle que je pourrais vivre.
Le temps a passé… je continuais à avoir des indications dans ce sens… sans plus y croire !
Parce qu’il n’y avait eu aucun changement radical dans ma vie.
Déception. Erreur des guides et de l’univers ?
NON.
Erreur de ma part ! Parce que je m’étais fait une fausse idée du processus de renaissance.
Pour moi, la renaissance équivalait à un accouchement : quelques heures et voilà bébé.
Et non, raté !
La renaissance est un processus de plusieurs étapes.
Long et douloureux.
Qui dit naissance, dit aussi mort.
Cela passe par une mort symbolique ou une réelle. Ici le décès très récemment de mon père.
Le deuil nous tombe dessus avec douleur.
Et entre le noir et la lumière, le Vide.
Cet espace de fluctuation où le sens nous échappe.
Désert où rien ne pousse.
Puis la naissance, aussi difficile que le reste. Il ne s’agit pas uniquement du passage dans le tunnel vers la lumière. Mais de toute la montée sur plusieurs kilomètres avant !
Sueurs. Douleurs dans les jambes. Tout le monde qui se plaint. On trébuche. On glisse. À un endroit, on doit même marcher à 4 pattes (sous la roche, en montée et au bord de falaise… si si !) Le Soleil qui cogne. On repart, on s’essouffle. Et les dénivelés à parcourir n’en finissent pas. On se fait piquer. Ampoules aux pieds. Écorchures au genou. On est bientôt à la moitié ? Non, même pas !
La renaissance est un processus.
Et alors que je termine cette montée, me vient que mes parents ont choisi pour mon 2e prénom, celui de ma grand-mère : Renée.
Je m’appelle Fanny Re-née.
Je ris soudain.
La fatigue physique et morale de ces dernières semaines doivent jouer, mais je me demande alors si tout cela n’était pas écrit…