Dans la crypte

J’entre dans l’Église romane. Vide et sombre en ce jour de nouvelle lune.

En l’approchant, j’ai pu détecter sa triple enceinte et une forte présence tellurique qui ne m’a pas étonnée.

Je suis venue pour ça, au pays de l’ourse.

Les baguettes me guident devant les marches permettant l’accès à l’autel principal.

Elles me font activer un premier vortex à droite dans le sens cosmique.

Puis on repart à gauche pour un vortex tellurique.

Les deux sont forts et me donnent le tournis.

 

Vue sur l’autel de dessus.

 

 

Les baguettes me positionnent ensuite au centre des marches.

Dès que je me présente, les cloches se mettent à sonner.

Ce hasard me fait du bien car il me donne l’impression que le lieu m’accueille. Qu’il reconnait ma présence.

C’est une belle sensation et je me sens à ma place. Juste.

C’est reparti pour l’exploration… mais on ne descend pas encore ! Les baguettes me pointent un chiffre : le 6.

Je pense à l’arcane VI du Tarot, l’amoureux, qui est ma carte de l’année.

Il y a beaucoup de signification possible… j’en teste plusieurs.

C’est la conscience humaine (comparé à l’humain inconscient symbolisé par le chiffre 5) qui fait ouvrir et permet la suite.

Tient, tient !? La réalisation de l’humain 6 doit-elle passer par l’intégration du dessous ?

 

 

Descente vers la crypte occidentale.

 

 

Cette fois, les baguettes m’amènent à l’escalier de la crypte.

Il y fait encore plus sombre qu’en haut (logique !) et quand le système d’éclairage automatique des marches s’éteint, je me sens vraiment dans le noir.

Et seule.

J’aperçois une statue au fond. Des vitraux laissent entrer une faible lumière et par contraste la statue mariale parait noire et immense.

Je sens sa présence.

Elle irradie d’intensité dans toute la crypte. C’en est un peu intimidant.

 

 

 

Surprise : on dirait presque une Vierge Noire !

 

 

 

Comme en haut, je suis guidée à activer deux vortex.

Ça me fait ensuite passer par la droite puis arrêt et me fait reculer jusqu’à une chaise tout au fond où je m’assois.

Pendant que ça recule, je me demande ce qu’il se passe. Et je perçois : « est-ce que reculer est un échec ? »

Je n’ai pas la réponse. L’ancienne moi aurait dit oui, sans hésiter.

Et s’il était question de savoir prendre du recul et de la perspective ?

 

 

Parole de « Peter », Taylor Swift.

 

 

Je me retrouve donc à nouveau dans le fond de la crypte.

—-> me vient cette chanson : entre pieds sur Terre, perspective, sagesses et amour ! Rien n’est jamais un échec quand on apprend.

Et ça ouvre (merci Taylor Swift !)

Là, les baguettes me positionnent en face de la statue et ça bloque. Je teste plusieurs solutions : il me faut me mettre à genoux !

Pas étonnant lorsque l’on est dans une Église ! Mais je rapproche cet acte avec le dernier article sur la soumission.

Ici, il est question de se mettre à genoux en conscience, en humain conscient 6. Pourquoi cet acte ?

… j’y reviendrai car la réponse je l’aurai plus tard…

Activation d’autres vortex, passage du Jourdain… et enfin, je me présente devant l’ourse.

 

 

L’ourse en pierre.

 

 

L’abbatiale d’Andlau est dédiée à Ste Richarde. Impératrice d’origine alsacienne qui restera au pouvoir 25 ans, avant de se retirer au Mont Ste Odile.

Lors d’une sortie en forêt, elle rencontre une ourse qui lui montre où construire un autre couvent.

Elle y mourut (dans la crypte précisément) et ses reliques devinrent saintes (elles sont en haut, dans la nef latérale droite).

La légende affirme que le lieu gardait des ours vivants pour les pèlerins.

Il est intéressant de noter que l’ours est un des symboles du féminin sacré.

La Médecine de l’ours est celle de l’introspection : on l’associe à son hibernation. Ce retour à la matrice, à la caverne durant les longs mois d’hiver.

Ici, il s’agit même d’un ours femelle. Le féminin est tellement présent ici dans son aspect primordial.

D’ailleurs, la crypte garde un accès à la Terre grattée par l’ourse à l’attention de Ste Richarde. Beaucoup y voit la Prima Materia des alchimistes.

Et forcément ça me plait !

 

 

Prima materia ?

 

 

J’ouvre la trappe.

Avec la noirceur je ne vois pas le fond.

Me reviennent des images d’un cauchemar où j’ouvrais une trappe d’égout. En dessous des eaux propres et turquoise mais affreusement chaotiques. Avec un courant abominable qui attire vers le fond pour y disparaitre. On me demandait d’oser sauter dedans… et je refusais.

La même peur effroyable de mort remonte en moi.

C’est tellement fort, que j’en pleure !

Après quelques autres préparatifs qui me calment, je finis par comprendre que je dois aller dedans.

Dans un trou dont je ne vois pas le fond (contrairement à la photo prise avec flash !)

J’ai à nouveau une montée de peur totalement irraisonnée, car je sais bien que ce trou à un fond. Mais mon cerveau décroche et j’y vois le vide. J’ai peur de tomber.

Une graine de panique étrange ! Qui n’a pas le moindre sens !

Je me demande si elle vient vraiment de moi… se pourrait-il que l’Intelligence du lieu agisse sur mes émotions pour que je puisse agir à travers cette peur ?

Je mets le pied gauche puis le droit.

Et directement, c’est très fort ! Une chaleur monte des pieds, puis aux jambes jusqu’au ventre.

Ça tourne. Ça chauffe beaucoup.

Je visualise des racines épaisses qui puisent dans la puissance du dessous et me donnent de la force.

Une force qui vient aussi de mes ancêtres ! Lorsque je me rend compte qu’ils sont la sève, ça pulse d’autant plus fort.

Je commence à être attirée vers le côté droit alors je sais qu’il est temps de sortir.

Je ferme la trappe.

 

 

Autel de la crypte.

 

 

Ça me guide vers l’autel cette fois.

Un vortex à gauche puis un à droite.

Devant au centre, la statue a perdu son aspect noir. Elle est une vierge en majesté.

Au centre, j’active la pierre (qui recèle une cheminée cosmo-tellurique).

Les baguettes me demandent encore de me mettre à genoux, devant l’autel.

Pour moi qui ai toujours été en lutte face à la soumission, je comprends que c’est une leçon personnelle.

Le mot soumission n’est plus que péjoratif pour moi, associé à la mise à genoux forcée et à la perte de son pouvoir personnel.

Or, lorsque j’ai entendu qu’il ne fallait pas être contre « le féminin mis en dessous » (ni contre le « masculin mis en dessous ») j’ai eu besoin de réfléchir pourquoi je n’arrivais pas à être neutre…

Comment la soumission peut-elle rimer avec souveraineté ?

C’est aussi pour cela, je crois, que je suis venu là. Comprendre et surtout vivre cette croyance en moi !

Et me voici ici, à genoux pour la 3e fois de ce parcours sous Terre.

Et étrangement, je me sens plus que jamais souveraine et vue dans ma reconnaissance de la Grande Mère.

C’est une marque de respect. Pas de soumission forcée. D’un immense respect pour ce qu’Elle est : ce chemin d’Amour et de guérison.

Être à son service est un honneur. Je ne me sens pas diminuée. Mais au contraire, reconnue dans cette demande. Reconnue dans ce que je suis et dans mon oeuvre sur Terre. Dans mon incarnation.

Je sens qu’être dessous, c’est agir comme Elle. Être à Son service. Au service de la guérison et de l’amour.

Je me relève, très ancrées et capable de puiser vraiment dans cette force profonde. Comme un réservoir illimité et puissant.

(Cette sensation durera quelques heures.)

Puis je m’installe sur un banc pour dessiner dans la faible lumière disponible…

 

 

Lignes organiques.

 

 

Je prend un feutre hasard et je dessine en pensant à tout ce que je viens de vivre et que je veux ancrer, intégrer.

Dès que je commence, j’entends des gens qui entrent dans l’église puis me rejoignent dans la crypte.

C’est toujours drôle à vivre : dès que le lieu est activé et que le travail est terminé, il attire des gens !

Le dessin avance, jusqu’à l’apparition d’un aigle, une puissance qui soutient deux autres figures géométriques me représentant moi et mon potentiel humain.

Devenir un humain totalement présent et conscient. Un humain 6.

Je le colorie en choisissant encore les couleurs à l’aveugle.

Puis j’ai envie de découvrir mon dessin à la lumière du jour.

Je remonte donc et découvre que la porte est désormais grande ouverte !

Je pose mon dessin juste devant, sur les dalles de l’entrée.

Je suis étonnée des couleurs et de son ambiance. C’est émouvant de voir le support du dessous ainsi.

La Mère du Dessous. Celle de la crypte.

En dessous. Orange, comme le chakra sacré.

Et capable de nous faire avancer, voler !

Au moment précis où je prends en photo mon drôle de dessin intuitif infusé du lieu, les cloches sonnent à nouveau.

Un chouette lieu à découvrir si vous êtes dans le coin.

Seul ou pourquoi pas, avec moi ? J’y retourne le mois prochain —–> lien visites de lieux sacrés.

 

Ste Richarde, l’Ourse et l’abbatiale.