La voix intérieure

 

CHAPITRE DEUX :

EXPRESSION ET LIBÉRATION

La chasse

Nous avons appris par la société et nos parents que la sécurité, l’amour et l’estime nous étaient donné par l’extérieur, en étant aimé, choisi, loué ou poursuivi par les autres.

Alors nous partons en chasse de ces autres qui voudront bien nous choisir :

  • nous disons oui alors que nous sommes exténués ;
  • nous trouvons des solutions aux problèmes des autres avant même qu’ils nous le demandent en montrant que nous sommes une personne forte et responsable (parce qu’on a peur d’être un fardeau pour les autres) ;
  • nous nous excusons même quand nous n’avons pas tort ;
  • nous diminuons nos besoins pour éviter les conflits ;
  • ou bien nous ne sommes même plus capables de connaitre nos besoins… ce qui amène presque systématiquement à une crise identitaire plus tard !

Cette quête constante finit par nous déconnecter de notre véritable soi authentique intérieur.

Nous déconnecter de nos besoins.

Nous déconnecter de tout ce qui correspond à la sécurité. Et à l’amour.

Nous n’avons jamais appris comment nous sentir en sécurité à l’intérieur alors nous souhaitons encore et toujours faire « assez » pour qu’enfin quelqu’un nous dise que nous sommes « assez ».

Un trauma n’est pas toujours un évènement dramatique que l’on peut clairement identifier.

Souvent, c’est l’absence régulière de ce dont nous avons besoin : sécurité, amour, confort, ou juste être vu et entendu.

Nous cherchons sans répit quelqu’un qui nous offrira enfin tout cela, car nous gardons la croyance que seule une personne extérieure peut nous le donner.

Notre sauveur ou notre sauveuse.

Cette ou cet autre qui nous apportera enfin la sécurité. Qui apportera la sécurité à notre enfant intérieur.

Et malgré tous nos efforts pour nous adapter, pour faire plaisir, pour se rendre beau ou belle… ce but reste hors de portée.

Bien entendu, oui, nous avons déjà entendu mille fois que nous devons nous aimer nous-même d’abord.

Si notre cerveau de raison le comprend, cela échappe totalement à notre cerveau limbique (dont fait partie notre amygdale !)

Guérir de la blessure du coeur c’est apprendre comment être une personne avec laquelle nous nous sentons en sécurité.

Cela passe par donner une voix à notre mère intérieure positive. 

—–> se parler avec compassion et non plus par des blâmes et des critiques.

Car en grandissant dans le chaos et les critiques, notre voix intérieure devient une pression constante à être « assez », afin d’être enfin choisi, entendu et aimé.

Et notre voix intérieure nous tourmente sans jamais nous laisser en paix.

Une double sécurité

Quand un père ne sait pas aimer son enfant, cela forme en ce dernier la blessure d’abandon.

Quand une mère ne sait pas aimer son enfant, cela crée en lui, la blessure de vulnérabilité. 

L’un ne procure pas la sécurité physique.

Et l’autre la sécurité affective.

Au final, l’enfant ne peut grandir sainement dans un tel environnement qui heurte durement ses 2 fondations.

Le chemin rouge avait déjà commencé à nous apprendre à trouver la sécurité intérieure par un ré-ancrage physique.

Le chemin vert poursuit cet effort dans le même sens, du côté du féminin cette fois, car nous pouvons tous devenir aujourd’hui, la mère que nous n’avons pas eu la chance d’avoir.

À l’intérieur de nous, se trouve la mère de sagesse.

Elle est intuitive et pleine de compassion. Elle est à la fois une vraie nourrice et une guide extrêmement bienveillante.

Plus nous nous connectons avec cette mère intérieure positive, plus nous allons nous sentir soutenus.

Dans de nombreuses traditions, elle ressemble à Quan Yin et à Marie.

 

 

L’empreinte de la mère négative

Nous avons pu voir que la mère est la source primitive, dans cette vie, de l’activation de notre blessure de vulnérabilité, notre blessure du coeur, celle qui impacte notre enfant intérieur.

Nous avons pu avoir une mère difficile à combler. Ou au contraire, une mère sans émotion. Une mère aux états émotionnels chaotiques.

D’autres ont pu perdre leur mère et ont dû apprendre à vivre sans. Parfois très tôt.

D’autres encore ont pu vivre avec une mère abusive qui était en fait de compte leur tout premier harceleur.

Nous verrons en avançant dans cet atelier, que peu importe ce que nous avons vécu, nous pouvons tous devenir la mère que nous n’avons jamais eu.

Peu à peu.

Autre découverte : lorsque nous explorons les aspects sombres de l’archétype de la mère, nous nous rendons compte que nos mères ne nous ont pas éduqué à l’amour mais qu’elles nous ont appris à nous taire, à nous cacher… et à nous faire croire que nos besoin n’avaient pas de valeurs.

Elles nous ont éduqué dans la mesure de ce qui était possible pour elles, c’est un fait. Et arrivées jusqu’ici, nous sommes capable d’éprouver des émotions différentes voir opposées, pouvant tout à fait cohabiter entre elles.

Nous pouvons éprouver de l’empathie et de la compassion pour nos mères et les mères de nos mères. Nous pouvons comprendre.

Et si nous ne le pouvons pas tout à fait encore, Quan Yin reste à nos côtés, pour nous permettre d’augmenter notre compassion et de diminuer notre ressentiment à l’égard de notre mère.  

Oui, elles ont peut-être simplement continué la tradition d’éducation de la lignée de femmes et de mères dont elles sont issues : elles nous ont éduqué à tolérer et endurer les abus, comme elles l’on appris elles-mêmes.

Je le répète : nous avons été éduqué à tolérer et à endurer les abus. 

Quand elles nous disaient, « soit forte » ce n’était pas dans le but de nous voir libre en cassant des liens de loyautés toxiques qu’ils soient familiaux et maritaux. C’était dans le but d’absorber les chocs et de rester bien sage, souriante, dans notre masque de gentille fille.

Voilà, ce que signifiait être forte : rester dans des liens même violents et serrer les dents en attendant que ça passe. Ou serrer les fesses !

—–> Ce sont d’ailleurs les deux zones principales qui contiennent les empreintes des abus en nous : les épaules, la gorge et les hanches.

Mais l’empreinte la plus importante de la mère négative réside dans la façon dont nous nous parlons à nous-même.

Prendre conscience de sa voix intérieure

Vivre avec une voix intérieure qui ne nous soutient pas est une douleur qui s’ajoute au fardeau.

Elle peut aller jusqu’à nous détruire à force de critiques et de pressions incessantes à chasser les personnes qui nous choisiront enfin.

Avez-vous conscience d’entendre à l’intérieur de votre tête les expressions familières d’un de vos parents ?

Dans les jours à venir, cherchez à être plus conscient de la façon dont vous vous parlez à l’intérieur.

  • Que vous dites-vous dès le réveil ?
  • Et quand vous êtes stressés ?
  • Quand vous accomplissez vos tâches du quotidien ?
  • Quand vous devez faire face à des défis ?
  • Et au moment de vous endormir ?

Notez le ton que vous utilisez avec vous-mêmes.

Soyez pleinement consciente de vos discussions intérieures, et dès que vous vous apercevez que vous devriez être plus gentille, faites-le immédiatement en changeant la façon dont vous vous parlez.

 

Changer sa voix intérieure

Il est toujours difficile de changer ses habitudes.

Faire évoluer sa petite voix interne l’est tout autant. Mais cela est possible. 

Et nécessaire !

—-> Chaque matin, regardez-vous dans le miroir et souhaitez-vous une bonne journée en disant quelques mots avec le sourire :

« Bonne journée à toi, je t’aime.

Je suis belle en dedans et en dehors. »

Faites-le aussi le soir en vous brossant les dents pour le coucher.

Nous reviendrons à cet exercice, très important pour lui ajouter une seconde partie.

Pour le moment, nous allons plonger encore plus profondément, dans la blessure laissée en nous par l’empreinte négative de la mère.

Visualisation de la blessure de la mère et affirmation 

La voix intérieure est une image de la mère négative intérieure et nous allons avoir besoin de nous arrêter à cette ombre, pour que le changement de voix soit efficace.

Voici donc un exercice puissant pour mettre à jour la blessure de la Mère. Attention : cela risque probablement de faire ressurgir des larmes et de la colère.

Laisser venir ce qui vient et autorisez vous à ressentir.

Peu importe à quoi cela ressemble, tout est valide.

Et rappelez-vous que vous êtes en sécurité.

  • Trouver un endroit confortable, sécurisant et privé. Prenez de quoi écrire.
  • Fermez les yeux et imaginez-vous quand vous étiez petite, dans votre maison d’enfance, vers l’âge de 10 ans environ.
  • Visualisez-vous en particulier, allant dans le salon de la maison ou dans une de ses chambres.
  • Maintenant, visualisez votre mère et regardez ce qu’elle est en train de faire en restant détaché… simplement en prenant note de façon neutre, sans juger (elle peut être en train de plier le linge, de se reposer dans son lit, de lire un livre, de nettoyer la table, …)
  • Maintenant, regardez-vous aller vers elle pour lui demander quelque chose. Laissez venir le déroulement de l’histoire sans forcer. En restant neutre et en attendant de laisser venir naturellement. Vous demandez peut-être un câlin, ou son attention, …
  • Respirez !
  • Notez ce que vous ressentez exactement : tristesse, colère envers elle, confusion ? Prenez le temps de vous immiscer dans le flot de conscience de « ce petit vous de 10 ans », sans censurer vos mots. Notez tout ce qui vous vient.
  • Puis, lisez ce que vous venez d’écrire. 
  • Réfléchissez maintenant à ce que voulait vraiment cet enfant de 10 ans. De quoi avait-elle besoin ? Cela peut-être de l’amour tout simplement. Ou être vu et entendu, avoir quelqu’un avec qui jouer, de recevoir des encouragements… notez ce qui vous vient.

——> Fermez les yeux, prenez une grande inspiration et dites à voix haute : « je suis une adulte intelligente et capable, et maintenant je me donne à moi-même ………….. <——- (insérer le besoin que vous avez identifié au point précédent). »

Par exemple, cela peut donner : « je suis une adulte intelligente et capable, et maintenant je me donne à moi-même l’attention dont j’ai toujours eu besoin. »

—-> Pendant les 30 prochains jours, répétez-vous vos affirmations chaque matin et soir

 

« Bonne journée à toi,

je t’aime,

je suis belle en dedans et en dehors.

Je suis une adulte intelligente et capable,

et maintenant je me donne à moi-même

l’attention dont j’ai toujours eu besoin. »

 

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