La déchirure
Pour aborder la question de la reconnexion avec le féminin, il est essentiel de comprendre ce qui nous en a éloigné.
Le point que nous avons toutes en commun, est une éducation défaillante qui nous déchire avec la femme. Apprendre à calculer, résoudre des problèmes, mettre des stratégies à exécution TOUT en nous coupant de nos sentiments, en niant nos émotions « mais non ça ne fait pas mal », « ne pleure pas tu es grande ! » (bien entendu, le ying n’est pas la seule énergie a être coupé ! Ce qui se voit moins, c’est la déchirure avec le yang pour les hommes, car l’expression même du masculin sacré n’est plus libre : « ne court pas », « reste assis », « sois calme »… )
Certes l’histoire y a joué un rôle énorme (avec l’héritage patriarcal et le christianisme) pourtant c’est dans les faits personnels qu’il faut se concentrer.
La coupure a lieu par nos parents (qui eux aussi, en ont été sévèrement coupé !)
Prenons comme point de départ, l’image, oh combien familière de l’épouse et mère parfaite des années 50 (maison bien rangée, enfants bien habillés). L’énergie féminine de cette époque apparait souvent vidée, enfermée en dehors du monde. Seules les possibilités de réalisation appartiennent au monde masculin. Ce couple typique, voit naître une fille. Plusieurs scénario d’éducation se présenteront :
- la mère insistera pour faire de sa fille une bonne épouse, comme elle. La fille aura appris à se sacrifier, à ne pas prendre en considération ses sentiments, à renier ses visions, ses réalisations.
- ou bien, la mère fera tout pour que sa fille ne connaisse pas le même destin qu’elle. « Sois indépendante », « fais des études ». La fille comprendra peu à peu le message : ça ne vaut pas le coup d’être une femme dans ce monde, n’en soit pas une !
- Du côté du père, lui-ci risque fort de dénigrer sa fille, de ne prêter aucune attention à elle du fait de son sexe. La fille cherchant à plaire à son père va tout faire aussi bien que les hommes, voir mieux ! Perfectionniste jusqu’au bout des doigts, dénigrant ses sentiments et tous ses attributs féminins, qu’elle accuse d’être la cause du refus d’amour de son père.
- Ou bien, son père la prendra sous aile, lui apprenant toutes les ficelles du métier. Elle aura beaucoup de succès mais se sera coupé de ces énergies.
Nous sommes ces filles, ou les filles de ces filles qui ont eu enfin accès au monde.
Pourtant, le monde n’a pas vraiment changé… à leur tour, nos mères nous demandent d’être indépendante, ou de nous renier, de faire plus et mieux, d’avoir du succès. Nous avons appris à jouer avec le domaine de l’intellect, des langues, des clefs de la réussite (même si peu d’entre nous parvient à percer le plafond vitré des entreprise privée = les postes de PDG) tout en ayant une famille et un intérieur scintillant. Nous cumulons à la fois la place d’homme et de la femme, pour tenter de nous faire une place dans le monde, ou dans un foyer (sans accorder une vraie place à nos hommes désormais).
Bref, aujourd’hui encore, nous comprenons qu’il serait plus simple pour nous d’être né garçon pour être heureuse…