MDV – 03 – mars : Juste

 

 

 

 Être “juste” 

 

 

Cette nouvelle page d’ajout de 2021 vient approfondir le concept de justice (et finalement de karma) et tenter de répondre à la question ; C’est quoi être “juste” ?

Pour cela, j’ai décidé de citer un extrait issu du livre de Thich Nhat Hanh :

” Les compositeurs et les peintres signent souvent leur création de leur nom. Dans notre vie quotidienne, nous produisons des pensées, des paroles et des actions.

Chacune de nos pensées porte notre signature. En examinant nos pensées, qu’elles soient justes ou fausses, nous pouvons voir qu’elles portent notre nom, elles sont notre propre production. La pensée “juste” est une pensée issue de la compréhension, de la compassion et de la vision profonde. Nous devrions veiller à ce que toutes nos pensées soient de cette nature, à tout moment de notre vie quotidienne ; chaque moment de notre vie nous en offre l’occasion. Notre pensée est à la base de nos paroles et nos actions – c’est à dire notre karma – à nos enfants et au monde entier ; c’est là qu’est notre véritable avenir.

Tout ce que nous disons est aussi notre production. Que notre parole soit juste ou erronée, elle porte notre signature. Tout ce que nous disons peut provoquer colère, désespoir ou pessimisme. Nos mots peuvent faire des dégâts. Avec la pleine conscience, nous éprouvons de la joie à produire des paroles justes, celles qui accompagnent la compréhension, la compassion, la joie et le pardon. Grâce à la pratique de la pleine conscience, nous avons la possibilité de prononcer une parole juste à chaque instant, une parole aimante qui porte notre signature et que nous transmettons à nos enfants et au monde. C’est là notre véritable continuation.

Nos actions physiques portent également notre signature. Ainsi, toute action que nous posons et qui contribue à protéger la vie, à apaiser la souffrance d’autres personnes, et qui exprime notre compréhension et notre compassion peut être qualifiée d’action juste. Et comme tous nos actes émanent pleinement de nous, nous ne pouvons pas les nier. Il nous appartient de cultiver la pleine conscience afin de notre produire aucun acte de violence, haine, peur ou discrimination, car de tels actes porteront eux aussi notre signature. C’est ainsi que nous créons notre propre futur, nos plus belles actions.”

 

 

Qu’en pensez-vous ? Ces mots n’auraient-ils pas pu être exactement prononcés par Celle qui pèse la Vérité ?

De quelles pensées, actions et pensées souhaitons-nous laisser la signature ?

Tout ce que nous faisons nous appartient bel et bien. En devenant totalement acteur de ce que nous pensons, disons, faisons, nous devenons des Maîtres. Nous façonnons notre vie et notre impact sur le monde de nos mains et non plus des mains de nos blessures ou des blessures de nos ancêtres.

N’est-ce pas là, la véritable définition du pouvoir ?

Nous ne pouvons faire des dégâts avec nos mots que lorsque nous ne sommes plus dans notre authenticité, c’est à dire, centrée dans notre coeur. Nous ne pouvons pas être authentiquement mauvais ou méchant lorsque nous nous retrouvons effectivement dans cet endroit.

Nous pouvons avoir l’impression d’être vrai lorsque nous nous exprimons depuis une zone de colère : “il fallait que cela sorte !” mais qu’en est-il vraiment ? Qui a parlé ? Etait-ce bien nous ?

Oui, nous devons exprimer nos émotions, cela est extrêmement important ! Mais nous pouvons saisir l’occasion de regarder qui est l’auteur de ce que nous disons et faisons dans ces moments là… est-ce le Maître dans son pouvoir authentique ? Ou est-ce l’enfant du passé, blessé ? L’enfant qui a peur de revivre de la douleur et qui préfère alors attaquer l’autre plutôt que d’envisager de vivre à nouveau de la souffrance.

Dans ce cas, nous ne sommes plus authentique. Ni juste. Nous sommes guidés par un autre nous blessé qui ne sait rien faire d’autre que de blesser à son tour. Un animal sauvage et blessé attaque pour survivre. Il mord une dernière fois, par désespoir.

En étant spectateur de ce que nous vivons, nous pouvons effectivement voir ce nous blessé. Puis nous pouvons comprendre qu’il est possible d’exprimer nos émotions, même les plus extrêmes, dans le respect de l’autre. En nous entourant d’amour. En devenant notre propre parent qui nous tient chaleureusement et nous dit :

“Oui, c’est douloureux. Oui, ce que tu vis là, ça fait drôlement mal.”

En nous entourant de ces quelques mots et de beaucoup de tendresse, nous retrouvons notre pouvoir et éprouvons une sensation de douceur immédiate qui fait plus de bien que n’importe quelle souffrance faite aux autres. Nous incarnons la Sagesse de la 3e Mère de Clan.

 

 

 

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