Le coût des rêves

Carte oiseau
L’oiseau, carte en mixed media par Fanny

Nous avons tous des rêves.

Nous avons tous une vie bien remplie qui ne peut accueillir ces rêves (enfin, apparement).

Tous, sauf, cette personne de notre entourage qui semble radieux, épanouie et qui a un métier qui nous semble un peu fou.

Cela nous trouble.

Tour à tour, on se sent attiré par cette personne, puis envieuse, puis admiratif, puis triste.

Pourquoi passons-nous par tous ces stades?

Ces émotions sont un déclic. C’est une part de nous qui tente de nous parler. De nous dire, de nous faire comprendre. Cette part de nous est bien embêtée… elle n’a pas beaucoup d’outils pour se faire comprendre.

Un autre exemple d’outils dont dispose cette part de nous pour communiquer, c’est cette petite voix dans notre tête.

Le soucis, c’est qu’elle n’est pas seule.

Il y a la grande voix. Elle est forte et grave et prend beaucoup de place.

Mais pas toute la place.

La petite voix, toute aiguë et tranquille, à peine reconnaissable, parfois noyée dans tous les propos de la grosse voix nous apparait si dangereuse.

J’ai commencer à écouter cette petite voix dans ma tête.

Il m’a semblé m’être réveillé.

J’ai alors promis à cette petite voix, de ne plus la laisser tomber. De la reconnaître. De lui faire de la place.

Mais ce n’est pas si facile.

Il n’y a pas un avant et un après. Ce n’est pas une illumination soudaine, le Nirvana.

Il y a plutôt un avant et une longue liste de plantage, de combats, de retour en arrière.

Il y a l’envie, parfois d’abandonner ses rêves, repartir comme avant, parce que c’est plus simple. Oui, il y a des jours, où seule la grosse voix se fait entendre et me dit d’arrêter de courir après un rêve et de chercher plutôt la sécurité.

Il a ces jours, où la petite voix va tout de même me donner de bons conseils. Et moi qui vais faire ce que je veux, sans l’écouter. Dans mon cas, cela se solde TOUJOURS pas une catastrophe : accidents de voiture ou simple panne (ou retard), une pause dans ma vie, une maison qui n’arrive pas, une fugue de poney (en pleine nuit à -3°C.) Ces gros problèmes soudain me font comprendre que cette petite voix avait (encore) raison.

Alors, on fait quoi? Vais-je ne faire qu’écouter cette voix et balancer le reste? Seuls les plus téméraires pourront crier oui.

Moi, je m’arrête et ose regarder le coût des rêves.

Il me semble que les rêves les plus fous aient été payés comptant : d’ingénieurs ils ont tout plaqué pour élever des chèvres dans une région aride de France (sans eau ni électricité).

Parfois, il me semble que l’on paie à crédit. Par petites doses. Longtemps. Est-ce parce que nous avons trop peur de nous lancer une bonne fois pour toute? D’ailleurs, qu’est-ce que se lancer une bonne fois pour toute pour un artiste?

Bref, quel est véritablement, le coût des rêves que l’on tente? Quel est le coût des rêves que l’on ne réalisera jamais? Quelle est la bonne voie? Parfois, c’est à s’y perdre…