Que ce soit à travers les apprentissages spirituels ou les divers courants de psychologie, il y un processus qui me passionne : celui de l’intégration.
Vous trouverez les bases de ce qu’est l’intégration, dans le petit ebook que j’ai créé (en lien ci-dessous.)
C’est dans le cadre de la conjugaison de ce processus avec l’art intuitif, que j’exerce.
Et je me retrouve souvent confronté à la remarque que « ça ne marche pas, j’ai déjà essayé ailleurs ! » ou « c’est perturbant comme c’est efficace ! »
Pourquoi de telles différences de vécus ?
Dans cet article j’explore l’art thérapie intégrative entre limitations, témoignage, spiritualité et psychologie.
Être son propre cobaye
Intégrer quelque chose c’est se donner le temps et l’espace pour laisser pénétrer physiquement, mentalement et émotionnellement (voir en plus énergétiquement, selon nos croyances !) le contenu de ce que nous percevons (un livre que l’on lit, une image que l’on regarde, une musique que l’on entend, mais aussi le goût d’un nouvel aliment, ou une odeur, etc…)
Et cela, tout en assimilant l’expérience que ce contenu met en mouvement, de manière à en absorber la nourriture qu’il nous offre.
Ainsi, l’intégration est perception de l’expérience. Alors, partons de mon expérience si vous le voulez bien.
Si vous connaissez un peu mon histoire, vous savez sans doute que je me suis lancée dans la peinture intuitive il y a … pfiou ! 10 ans cette année…
Au début, il s’agissait simplement, comme pour beaucoup, de renouer avec la créativité, OU selon le point de vue de l’intégration : d’apporter de la nourriture à mon âme.
Et plus j’absorbais, plus ma conscience s’enrichissait, et plus je reprenais contact avec mon être authentique.
Tel un fil d’Ariane que l’on suivrait dans les ténèbres d’un dédale, l’art intuitif m’a guidé aux coeur d’une incroyable initiation.
Une initiation c’est certes formidable, mais ce n’est pas aussi mystique que l’on pourrait le croire. Il existe plein de synonymes possibles à ce mot, tel que guérison ou transformation.
Et une transformation dans son caractère de changement identitaire, est forcément difficile.
Le chaos dans les fondations de l’être est une souffrance à laquelle on résiste de toutes nos forces.
On ne le vit pas en lâchant prise avec le sourire ou en s’abstenant de rechigner.
Et j’ai grogné d’autant plus fort, que je possède une culture et des réflexes scientifiques.
Comme St Thomas, ne pouvant croire à l’aveuglette, j’ai eu besoin d’analyser toute les données que je trouvais.
De chercher, confronter, analyser.
(On pourrait soulever la question de mon absence de foi et de confiance à l’époque. Et bien sachez que les hautes sphères se moquent que l’on soit des croyants ou non. Elles s’adaptent à notre façon d’être.)
J’ai donc abondamment noté tout mon processus de transformation psychique et spirituel, en m’inspirant des carnets de laboratoire que j’avais l’habitude de créer.
Je me tournais ensuite vers tout ce que je trouvais : du chamanisme à la psychologie analytique de Jung surtout pour trouver le sens de chaque symbole apparaissant.
À partir de là, j’avais trouvé mon rythme de croisière : chaque expérience spirituelle devait trouver une explication psychologique pour être « validée ». Encore mieux si les neurosciences en parlaient aussi.
Quelque part, il était question de toujours garder les pieds sur Terre !
C’est ce que je qualifie aujourd’hui de « spiritualité ancrée ».
Suivez-moi encore un tout petit peu sur ce que m’a appris mon parcours…
Dansant avec les pieds sur Terre, je n’avais plus à craindre certaines expériences comme les voyages chamaniques par exemple.
Ma seule limite ? L’ingestion de substances. Je dis merci à ma maladie chronique sensible à tout ce que je consomme, de m’avoir fait éviter l’écueil des promesses de produits qui ne font que fracturer encore plus, la conscience.
C’est pourquoi, je me suis mise à suivre des enseignements passionnants de prêtresses, de femme Médecine, … toujours en parallèle de formations en psychologie analytique (encore et encore) mais aussi humaniste (beaucoup) et systémique.
Note : le courant humaniste en particulier, résonnait bien avec une autre de mes passions —-> la pédagogie Montessori ! (Ici, mon ancien blog où j’ai tenté d’expliquer les concepts et les savoir faire). Bref, Montessori et courant humaniste ont en commun la certitude que chaque humain possède en lui les capacités pour faire seul.
Autrement dit, chacun est souverain !
Et ce qui est « drôle » c’est que les prêtresses des Madeleines ne parlent majoritairement de la souveraineté de chaque être.
Gardez cette information dans un coin de votre tête, elle sera importante pour la suite !
Pour moi, il n’y avait rien de plus passionnant que de retrouver les mêmes concepts dans des sphères différentes.
Et il en fût de même pour le concept de l’intégration.
Je l’ai croisé qui se cachait dans le phénomène des Flammes Jumelles, où il est appelé de 2 manières « Complétude » et « Fusion ».
Au coeur des initiations d’Inanna, d’Ishtar et de Perséphone dans leur « Descente ».
Dans le « HiérosGamos » qui apparait dans le champ de l’alchimie et de la psychologie des profondeurs.
Pour le roi Salomon, c’est la « Chambre Nuptiale », qu’on retrouve en prêtrise Isiaque sous forme de « sexualité sacrée » (dans le Tantra aussi ) !
Dans le christianisme, la « communion ».
Clara Pinkola Estes parle de son côté du « clan des cicatrices » et résonne avec l’art « Kintsugui » des japonais.
Sur les sites sacrés, on le repère avec les « labyrinthes » creusés dans les pierres ou peints sur les murs des temples (et dans certains dallages de cathédrales !)
Dans les légendes Arthuriennes, on évoque le mystérieux « Graal ».
Jung philosophait, lui, sur la « quaternité » et « l’individuation ».
Chez les Mères Originelles enfin, c’est la 13e Mère.
Dans le tarot, les arcanes VI et XXI.
Et comment oublier le « tàijítú » des taoïstes ?
Ces analyses et explorations sont en partie disponibles publiquement, puisqu’elles sont la base des ateliers de la 13e Mère et de Prêtresse Créative.
Ma volonté de tisser certains concepts se retrouve aussi dans l’atelier des blessure d’âme avec le labyrinthe et le Graal !
Toutes mes recherches me font conclure qu’à chaque fois, la découverte sublime qu’on nous enseigne bel et bien la même chose : l’intégration.
Oui. Peu importe le nom porté, chacun d’eux parlent de la même chose : unir et réunir, même les plus grands opposés.
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Unir et réunir même les plus grands opposés
L’individu est un tout, une somme de parties différentes : anatomiquement c’est une cohésion d’organes qui travaillent en harmonie.
Mais l’humain est plus qu’un corps.
Il est énergie, émotions, âme, pensées et de façon plus mystique, il est aussi esprit.
Or, les neurosciences prouvent désormais à coups d’IRM du cerveau, que des traumas violents uniques ou plus petits d’intensité mais répétés, notamment d’ordre émotionnel, créent des dommages physiques. Visibles.
Des cassures de chemins neuronaux et donc des divisions.
Et toute l’harmonie du système humain est ainsi corrompu.
Sans harmonie, nous ne pouvons plus accéder à la perception juste de notre réalité. Ni à sa beauté.
Nos préoccupations et notre anxiété deviennent l’arbre qui cache la forêt.
Incapables de vivre au moment présent, nous ne faisons plus que des bonds entre le passé (traumatique, plein de regrets et de culpabilités) et le futur (incertain).
Les symptômes de division sont nombreux : maux (physiques ou psychologiques), dérégulation émotionnelle et comportements compensatoires.
Souvent il s’agit d’une sensation plus difficile à exprimer. C’est comme si nous sentions que quelque chose nous manque.
Nous ne nous souvenons pas de ce que nous avons perdu. Nous ne savons pas ce qu’il nous manque. Mais ça nous manque !
Dans notre quotidien, nous savons gérer les cas de divisions extérieures :
- Quand un objet se casse, c’est très simple, nous recollons les fragments ;
- Les données dispersées dans le disque dur d’un PC se regroupent lors d’une bonne séance de défragmentation.
Et si les différentes traditions philosophiques nous disent tous qu’il faut tout recoller, aucune ne nous donne réellement de mode d’emploi.
Alors, oui, super… mais comment fait-on pour défragmenter un humain ?
Aujourd’hui, il existe beaucoup d’outils pour permettre cette fameuse intégration.
Parmi les plus connus : l’EMDR, la Gestalt, la Pleine Conscience, l’EFT, la psychologie somatique, le shadow work, les objets flottants… et bien entendu, l’art thérapie (quand celle-ci ne se limite pas à de l’expressionnisme ou pire, de l’interprétation toute faite par le thérapeute !)
Et ce n’est pour en citer que quelques uns.
Toutes ces méthodes sont des alliés extérieurs extraordinaires, mais voilà… cette infinie sensation de bien-être et de paix, ce dévoilement de notre être authentiques, ces belles relations sociales apaisées, plus saines et plus confortables…
Ne durent pas.
Ne pas jeter bébé avec l’eau du bain : les limitations des outils intégratifs
Nous sommes nombreux à faire le constat que l’impact de ces outils intégratifs, aussi formidables et utiles soient-ils, semble décroître après un certain temps.
Ainsi, les individus multiplient les stages, les rendez-vous chez les thérapeutes pour maintenir le niveau de conscience et le bien être entre aperçus les premières fois.
Ils tombent alors dans deux contradictions :
- plus nous cherchons à intégrer, plus nous semblons nous maintenir divisés ;
- plus nous cherchons à redevenir souverain intérieur, plus nous créons une dépendance des aides extérieures.
Que tant de traditions s’accordent sur un même principe démontre que l’intégration est un fond de Vérité sur lequel prendre appui. Si le principe lui-même n’est donc pas à remettre en question puisqu’il fonctionne dans de nombreuses sphères, connait-il des limites à son utilisation sur le terrain ?
En identifiant ses limites, peut-être pourrons-nous alors également expliquer pourquoi un tel processus vieux de plusieurs millénaires, échoue parfois ?
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La grande difficulté avec l’intégration, c’est que nous parlons d’un état d’être, par opposition à quelque chose que nous faisons.
C’est une recherche à vivre pleinement chaque instant, qu’ils soient confortables ou non.
Un silence et une immobilité inacceptable pour le mental… qui s’y oppose souvent inconsciemment.
Alors, la limite de l’intégration pourrait-elle se cacher dans le manque de souveraineté de l’individu face à son mental ?
La réclamation et l’utilisation de notre pouvoir propre est en effet toujours associé aux enseignements de l’intégration, toutes traditions confondues là aussi.
Un travail intérieur profond et engagé nécessite de l’autodiscipline qui peut être fastidieuse.
En donnant notre pouvoir aux autres, nous ne sommes plus responsable de notre guérison. De notre intégration.
S’il est en effet plus confortable de laisser à d’autres la responsabilité d’un échec, ce n’est pas la seule explication…
Notre égo fonctionne sur le principe de la défense de notre innocence.
Oui, l’égo bouc émissaire qui nous embête tant dans notre développement personnel, source de nos souffrances mais aussi de notre identité est en fait un grand protecteur.
Un surprotecteur !
Or, celui-ci interprète la prise de responsabilité, comme de la culpabilité.
Cette perte de notre innocence étant absolument intolérable pour l’égo, celui-ci va saboter la reprise de notre souveraineté.
(Pour défendre l’innocence il est prêt à tout, comme à s’inventer des récits qui vont dans le sens de nos croyances et où nous apparaissons toujours innocent).
Bien entendu, nous ne sommes pas coupables de nos blessures et traumas. Mais il faudra du temps pour convaincre l’égo que cela n’a rien à voir avec prendre la responsabilité de notre intégration.
Ainsi, en croisant les différents outils intégratifs dans une démarche que l’on pourrait qualifier d’holistique, avec un plan d’auto-guérison plus large, nous obtenons des résultats bien plus stables.
Et cela mène même à dépasser une autre limitation… qui se trouve là aussi dans les enseignements traditionnels.
Mais beaucoup plus dérangeantes encore !
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La colle dorée
Il y a longtemps, j’ai lu quelque part que « l’amour est la colle de l’univers ».
Je ne me souviens ni de qui, ni d’où… mais cette phrase est restée en moi.
Et lorsque je me demandait comment les fragments du Soi pourraient tenir ensemble et que j’ai découvert l’art japonais Kintsuigui et leur magnifique colle dorée, la réponse fut toute trouvée !
Si tous les outils et méthodes citées précédemment sont formidables, il leur manque souvent ce petit zeste de chaleur qui va tout coller ensemble.
Régulation émotionnelle ou de ré-appropriation des perceptions, recherche dans l’Ombre de morceaux de Soi perdus… tout cela est tellement magnifique ! Mais sans colle, rien ne tient.
Sans colle, nous tournons en rond, avec les mêmes morceaux dans les mains.
Aimer chaque part de nous que l’on retrouve, permet de la coller pour de bon.
C’est pourquoi, les traditions parlent aussi de « Chambre Nuptiale »… comme pour bien nous faire comprendre que l’assemblage des polarités ne fonctionnent qu’avec un lien amour.
L’amour est une énergie que nous avons besoin de cultiver et de stocker pour intégrer.
Une faculté que nous avons perdu.
Notre culture nous incite à assécher implicitement notre puit d’amour et de compassion et nous ne savons plus ni utiliser l’énergie d’amour, ni ne pas la gaspiller.
Avez-vous constaté comme il est facile de parler de Body Count, de Date, de coups d’un soir… mais si malaisant de parler d’amour ?
Pour s’intégrer, les femmes notamment (la polarité féminine de façon plus générale) ont imité le masculin.
Les protectrices de l’amour ont perdu leur place et une grande majorité de femmes, sont devenues dures, coupantes et donc divisives… au lieu d’intégratives !
Peut-être que comme moi, vous avez été vous aussi éduqué à renier votre part féminine ? À faire comme les hommes ?
À subir dans votre scolarité ou dans le milieu professionnel, des harcèlements par la part de femmes ?
À apprendre que l’amour c’est tuer l’objectivité ?
Et c’est là que mes réflexes scientifiques ont apporté le plus de résistances, alors qu’ils étaient justement le socle de cette démarche ancrée !
Car au-delà de montrer notre « faiblesse » aux autres, c’est aussi leur démontrer, qu’eux aussi, possède cette division intérieure.
Dépasser les limites !
Certaines personnes sont pourtant assez braves pour oser être différentes, différents et… tant pis, si elles ou ils sont montrées du doigt.
Ces individus osent clamer la Vérité Vulnérable.
Osent se battre pour le coeur.
Et s’imposer pour le respect des enfants, de l’innocence et de la pureté.
Pour eux, la fin ne justifie pas les moyens !
Et voilà ce que j’ose dire aujourd’hui : l’intégration ne se fera jamais sans le retour en Soi, des qualités du féminin.
Un dernier point sur lequel la psychologie s’ouvre timidement… mais s’ouvre quand même, grâce au courant systémique, mais qu’écrivait déjà Marie-Madeleine dans le manuscrit copte retrouvé à Nag Hammadi.
Dans le concret, on peut voir que ces limites sont atteintes chez :
- le thérapeute lui-même dans son son absence d’expérience à traverser le processus. Les marqueurs d’intégrité et de rabaissements des qualités féminines en sont les témoins les plus directs.
- le patient, lorsqu’il laisse au thérapeute la responsabilité entière de sa guérison. Son autodiscipline sera le gage difficile mais principal de son avancé.
En conclusion
Tout comme l’art thérapie n’est pas seulement un aménagement de sessions de créativité en groupe ou en solo… … …. il ne suffit malheureusement pas de connaitre quelques outils intégratifs pour que le processus fonctionne.
Pour réussir, l’investissement du thérapeute et du patient est profonde.
Chacun d’eux va être brassé par des phénomènes de reconstructions identitaires devant lesquels vont s’ériger de grandes résistances et mettre à mal les avancés.
–> alors, pour le succès de votre intégration, choisissez bien votre thérapeute et votre type d’art thérapie !
Privilégiez un thérapeute authentique, qui sait se remettre en question et préfère son intégrité sur tout le reste.
Privilégiez également des séances en tête à tête qui cherchent plutôt à vous rendre responsable et acteur de votre transformation (sans grille d’interprétation toute faite)… sans vous faire croire à une solution miraculeuse qui ne vous demandera aucun effort.
—> et bon courage dans cette exploration intégrative fabuleuse mais ardue dans les faits.