Comme un mur entre nous

Samedi, j’ai partagé sur Instagram les photos de ma dernière grande création : la peinture d’un mur extérieur.

Vous me connaissez bien désormais… ce n’est pas juste un mur parmi d’autres. Il y a forcément un histoire derrière tout cela.

Alors, voici un petit aperçu du symbolisme de ce mur.

Ce grand mur gris est situé chez nous et depuis notre achat, il y a 2 ans, j’ai toujours trouvé qu’il dénotait par rapport à ce magnifique environnement de basse montagne. Nous sommes entourés de prés sauvages, de forêts… et ce mur gris était bien triste à côté de tout cela.

Un Monsieur âgé, qui avait un jour été maire du village, m’a dit plusieurs fois en passant, que ce mur était vraiment moche, qu’il gâchait tout ! Puis un jour, il s’est arrêté et m’a raconté que les précédents habitants des deux maisons voisines (la notre et celle d’à côté) s’étaient fâchés et que le précédent propriétaire avait donc créer ce gros mur… pour emmerder son voisin !

La précédent propriétaire, nous a expliqué, que ce mur avait été fait, pour justement aidé son voisin, qui avait besoin d’un escalier. En retenant le terrain ainsi en pente, il avait dégagé un espace suffisant…

Qui disait vrai, qui disait faux ?

Quoi qu’il en soit, le mur restait gris dans toute sa splendeur et nous ne pouvions pas le retirer sans craindre un glissement de terrain (et de maison, celle qu’on va payer sur des années !) Impossible aussi, au niveau budget, de le remplacer par des matériaux plus en accord avec nos choix de vie écologique (ou de clouer dessus des planches de bois et de le fragiliser).

Alors, nous avons commencé par nous en servir pour nos dessins festifs :

 

Puis la maison d’à côté s’est vendue.

Et malheureusement, il semblerait que l’histoire se soit répétée… car nous ne nous entendons pas du tout avec notre nouveau voisinage !

Le mur justement, s’était transformé en véritable dépotoir par notre voisin. Des barres de métal, du bois de charpente, des voitures, … nous étions compréhensifs et amicaux, même lorsque nous n’avions plus accès à notre chez nous à cause de ce qui se transformait peu à peu en déchèterie.

Jusqu’à ce que nous retrouvions de l’amiante sur le mur et dans le jardin… l’éco-féministe en moi a bondit !

Les conflits de voisinage sont toujours un peu bébétes… et bien trop nombreux. Jamais nous ne pensions connaitre ce genre de troubles.

Le mur devint rapidement le symbole de cette relation problématique. De ce que je vivais comme un échec. Dans mon esprit, il prenait de l’ampleur : il était plus grand, plus long, plus gris que jamais.

Le déclic a eu lieu lorsque notre voisin nous a annoncé vouloir le percer pour y placer un monte-charge. Ce n’était pas une demande, simplement une affirmation. Je précise bien qu’il ne s’agit pas d’un mur mitoyen, partagé, c’est un mur qui retient tout le terrain de notre habitation… nous avons donc décidé de rappeler le Monsieur à l’ordre. Depuis, nos rapports se sont encore détériorés.

Ce mur nous avait apporté des conflits, des remarques désobligeantes.

Il prenait trop de place.

Il fallait le transformer.

Evidemment… j’ai pensé à la peinture !

 

 

Deux soucis cependant : allais-je pouvoir travailler comme à mon habitude (processus intuitif par succession de couches) et quels matériaux utiliser ? Hors de question en effet de remplir 12m carré avec des peintures Golden !

Je me suis donc orientée vers des peintures murales, les premiers prix, pour avoir suffisamment de couleurs différentes. Je ne savais pas du tout ce que donnerait mon processus avec ce matériel… il fallait se lancer pour savoir.

Voici une succession de quelques couches :

 

 

La question de la tenue de la peinture dans le temps restera à voir… les peintures intuitives sont faites pour changer, évoluer ! Nous verrons si elle fera place à d’autres dans les prochaines années.

 

 

Je suis très heureuse du résultat, comme vous pouvez le voir à ma mine toute réjouie.

J’avais envie d’une peinture qui s’invite sur le mur. Qu’elle s’y place sans le recouvrir tout à fait. Qu’elle se pose de façon un peu… sauvage !

L’important pour moi était de trouver un équilibre parfait entre ce que j’aime peindre, le processus intuitif et l’environnement immédiat….sans oublier les envies des voisins. Car très vite, chacun allait de ses préférences : « ça ressemble trop à un tag », « j’aime les couleurs pastels », « c’est beaucoup trop clair, ça reflète trop le soleil ».

Je crois que désormais le pari est gagné ! Tout le monde semble content… ou presque. Malheureusement, le Monsieur âgé s’en est allé dans l’autre monde en plein milieu du processus. Je ne saurai jamais ce qu’il en pense.

 

 

Quand au voisin conflictuel, il ne s’est pas encore prononcé sur la chose.

On attire dans nos vies, ce dont nous avons besoin pour évoluer. Sans ce voisin, cette peinture ne serait jamais venue au monde. Je ne me serai jamais autant questionner sur les relations sociales non plus. Sur mes peurs. Sur ma relation avec « ma maison » et « mon terrain ».

J’ai appris que je n’étais pas la propriétaire de cet endroit. Simplement, la gardienne, pour un temps. Je ne fais que passer. Cet endroit m’est prêté. A moi de le rendre ensuite, avec conscience, sans détérioration.

J’ai aussi compris que nos relations sont toutes basées sur notre besoin d’amour. J’ai besoin que mes voisins respectent le bout de Terre que je protège, et qu’ils me respectent moi. Mais que cela signifie-t-il au juste, si ce n’est, le besoin qu’ils éprouvent de l’amour envers ce qu’est notre Terre et ce que je suis, moi.

Nos valeurs peuvent différer. Mais nous avons tous besoin d’amour, de la part de notre famille, de nos amis, des gens que nous croisons.

J’ai remarqué depuis, que les gens irrespectueux, sont des gens qui sont en manque d’amour. Quand on me grille la priorité, je sais que le conducteur est en manque, ou qu’il a peur de manquer de quelque chose (de temps, d’argent, etc…) La peur du manque matériel c’est aussi un manque d’amour.

 

 

J’espère que l’art fera ici ce qu’il sait faire de mieux : guérir.

Par sa vibration colorée, par cet arbre noir de plus de 2m, j’émets l’intention que ce mur soit désormais un baume guérisseur.

Guérir de mon besoin d’amour.

Guérir de cette relation désastreuse.

Guérir le manque de conscience et de respect envers notre Terre.

Guérir… et décrocher des sourires.

 

xo, xo