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Se souvenir… et après ?

Dans le dernier article, je témoignais d’un retour de mémoire d’un traumatisme d’enfance.

J’ai cherché à tourner cette narration vers plus « d’empowerment » afin, dans un premier temps, de retrouver mon pouvoir personnel.

Bien entendu, l’histoire ne s’arrête pas là.

Si la compréhension amène un vent libératoire, elle ne suffit pas à nous affranchir complètement.

Comme je l’écrivais dans mon témoignage, il y a 2 types de personnes qui peuvent nous faire du mal :

  • les abuseurs, ceux qui commettent effectivement des actes de violations envers nous (vols, viols, agressions, …)
  • ceux qui font des choix de vie qui peuvent nous blesser, avec des impacts plus ou moins directs sur nous : comme soutenir les abuseurs, ou se marier avec quelqu’un que l’on a du mal à accepter pas (d’une autre religion, d’une autre préférence sexuelle, parce que c’est notre père ou notre mère et qu’on le préfèrerait seul plutôt que remarié, ou une amie qui trompe son mari et le quitte pour un autres, …) ou partir vivre à l’autre bout du monde, …

Les deux cas génèrent du ressentiment auquel nous pouvons nous accrocher, même si nous savons que cela nous fait du mal.

Il n’y a pas beaucoup d’intérêt à garder un statut inconscient de victime… mais il y en a un de taille : celui d’être dans le juste.

Dans la situation d’abus et d’injustice, être dans l’archétype de la justice apporte son lot de grâce à l’égo. Pour cela il juge. Et génère plus de ressentiment en nous… une émotion à laquelle on se raccroche.

Or, garder du ressentiment non seulement nous empêche de faire l’expérience de la paix intérieure, mais cela occupe de la place !

Une place qui pourrait accueillir de belles expériences. C’est pour cela, que la suite de la compréhension, sera le pardon.

Pardonner n’est pas simple pour l’égo qui se rattache au besoin de justice. Il pense que c’est accepter l’offense.

Il n’en est rien.

Il pense que c’est abandonner la possibilité de recevoir des excuses… 

Mais soyons clairs : nous ne recevrons JAMAIS d’excuses ni de réparations. Ne perdons pas de notre temps précieux à les attendre.

Pardonner, c’est juste faire de la place… à mieux et à plus beau.

C’est arrêter de ressasser, c’est à dire de garder inconsciemment en soi des pensées et des émotions négatives qui finissent par agir sur notre santé.

Oui, que nous nous souvenions ou non du traumatisme exact, l’agression ou la négligence (surtout pendant l’enfance) a causé des changements durables dans les chemins neuronaux et dans de nombreux organes comme l’amygdale dans le cerveau.

Oui, les flash back inopinés semblent incontrôlables…

——> pour cela, une véritable démarche de thérapie du trauma est indispensable !

Mais malgré ces transformations ancrées dans notre corps, nous pouvons faire cette place en nous.

Et cela commence par augmenter notre compassion.

Nous savons que les abuseurs sont eux-aussi des anciens enfants traumatisés. Cela n’excuse pas leurs gestes, certes.

Mais cet état de fait nous montre que leurs comportements sont détachés de leur essence intérieure sacrée. Leur âme.

Cette déconnexion doit être vue et doit attirée notre empathie.

Il ne s’agit pas d’aller jusqu’à aimer l’autre.

Pardonner, ce n’est pas non plus accepter le retour de cette personne dans notre vie ou le rétablissement d’une relation. Souvent, quelqu’un qui a trompé son ou sa partenaire demande qu’on lui pardonne dans le sens de « ne pas le quitter ». C’est un abus de langage ! 

Ce n’est pas non plus, estampiller l’acte subi comme « juste », « ok » ou valider le comportement criminel ou toxique.

Ni tout oublier.

Ce n’est rien de tout cela.

Pardonner, c’est ne plus ressasser la douleur infligée par l’autre. Ne plus revivre en continu les émotions soulevées par leurs actes (impuissance, honte, colère, …)

Pardonner c’est l’acte de se libérer de l’empreinte mentale et émotionnelle laissée par l’abus.

Pardonner c’est un acte d’amour de soi.

Pour la seconde catégorie de personnes qui peuvent nous faire souffrir indirectement par leur choix de vie, nous devons nous rappeler simplement que eux, sont connectés à leur guidance, leur essence.

Nous avons alors à accepter leur route, leurs expériences.

À voir que nous ne sommes pas responsables d’eux, comme eux ne sont pas responsables de notre joie.

Chacun suit la guidance de son coeur. 

Commençons par voir dans quel cas nous nous trouvons : abuseurs ou choix de coeur qui nous affectent ? Et orientons notre compassion.

Dans les 2 cas, plus la compassion augmente et plus le ressentiment baisse. Plus la paix intérieure est disponible.

Et plus la détente s’installe.

Comme une détente musculaire.

Comme une expérience de liberté.

Peu importe ce dont nous sommes capables aujourd’hui : peut-être un tout petit peu de compassion, 0,01%. 

C’est ok ! Parce que nous faisons de notre mieux. 

L’amour de soi demande aussi d’accepter ce dont on est capable au jour le jour ainsi que notre absence de perfection.

Le pardon est acte à incorporer dans notre hygiène de vie. Chaque jour nous aurons à pardonner un geste un peu trop irrespectueux envers nous.

À nous faire pardonner pour un comportement injuste aussi de notre côté !

Et chaque jour nous augmentons notre compassion.

Cela commence par faire le choix aujourd’hui, de percevoir différemment cet autre. 

 

Note –> toute ressemblance des personnages fictifs de cette histoire avec des personnes vivantes, n’est que pure coincidence.

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