Lié à l’autre ?
Trouver l’ancrage ailleurs
Pour Alexandre Lowen toujours, être enraciné signifie être relié aux réalisation fondamentales de la vie : à notre corps, à notre sexualité, aux gens avec lesquels nous sommes en relation.
D’ailleurs, notre faculté à savoir nous enraciner, viendrait de notre relation primordiale à notre mère :
« Le sentiment de sécurité fondamental est déterminé par le comportement de la mère pendant la petite enfance. Les expériences positives – l’amour, le soutien, l’affection et l’approbation – confèrent au corps de l’enfant souplesse naturel et grâce. L’enfant ressent son corps comme une source de plaisir et de joie, il s’identifie avec lui et se sent relié à sa nature animale. Il grandira avec le sentiment d’être bien enraciné et avec un fort et profond sentiment de sécurité. »
Ici, nous sommes à l’interface entre la blessure du chakra racine et celle du coeur.
Du lien qu’il y a entre la sécurité physique et la sécurité intérieure.
Sans aller plus loin, nous pouvons voir qu’un ancrage trop faible amène à ne plus trouver d’énergie de sécurité par le sol…
mais par le biais de l’autre.
Nous cherchons l’ancrage ailleurs : nous nous attachons.
Solitude
Nous pouvons désormais regarder en face la peur souche de la blessure d’abandon : la solitude.
Bien entendu, nous savons avoir des réflexions raisonnées sur les bienfaits d’être seule !
- Trouver du confort dans la solitude peut être agréable car elle apporte une opportunité d’introspection et de paix.
- Nous pouvons l’utiliser pour savoir quoi guérir, relâcher et pardonner.
- La solitude nourrit notre âme, ré-hausse nos standards et ce que l’on veut pour nous-mêmes !
- La solitude nous offre la possibilité d’exprimer librement la version la plus authentique de soi.
Parfois, nous adorons tout cela… mais, dans notre inconscient réside toujours, cette peur primordiale.
Cette peur surgissante dans nos rêves, ou dans nos moments de faiblesse.
—-> comme nous ne sommes pas ancré, nous plantons nos racines dans les autres.
C’est pourquoi, lorsque nous subissons une rupture, nous pouvons avoir la sensation que nous perdons pied, que le sol se dérobe sous nous.
On dit des autres qu’ils « nous laissent tomber. »
La peur de ne pas survivre sans l’autre crée un sentiment de chute.
Pas d’ancrage, pas de sol sur lequel se poser.
Nous pouvons avoir peur du vide, de prendre l’avion, ou même avoir des réflexes de chute au moment de nous endormie…
C’est pourquoi, le blessé d’abandon a besoin d’appuyer son dos contre les murs., Il cherche un appuis, un soutien, mais surtout un ancrage.
Il fait la même chose avec les autres en s’appuyant totalement aux présences des autres.
Le blessé d’abandon a besoin d’un sauveur. Car c’est sa solution son ancrage.
Cela veut dire que dès que ces personnes vont vivre leur vie, même quelques heures, le blessé d’abandon va se retrouver seul, sans appuis, sans ancrage, sans sécurité et sans énergie.
Questionnaire
Si besoin, utilisez quelques respirations pour vous ancrer lorsque les questions suivantes vous paraissent trop difficiles à explorer.
Prenez le temps de vous sentir en sécurité.
- Comment vous sentez-vous à propos d’être seule ? Pour un court moment ? Pour toute une vie ?
- Qu’avez-vous peur de faire seule ?
- Écrivez un souvenir d’un temps où vous avez résisté à la solitude…
- Et un, d’un temps où vous avez été nourri par ce genre de moment…
- Comment pouvez-vous transformer vos temps de solitude en temps de nourriture et de qualité pour vous-mêmes ?
Des relations obsédantes
La peur inconsciente de la solitude conduit les blessés d’abandon à faire des choix de vie basée sur cette peur.
—-> soit attendre le sauveur et se contenter de relations « presque » (les « situationships » en anglais).
—-> ou choisir de rester en relation avec ceux qui n’arrivent pas à aimer la totalité de ce que nous sommes.
Lorsque nous souffrons d’une blessure d’âme, nous sommes souvent attirés par les personnes qui résonnent avec nos croyances les plus traumatiques sur nous-mêmes.
Ce sont des personnes qui cochent tout : ils nous négligent, ne nous donnent pas de reconnaissance, n’aiment que 20 à 30% de ce que nous sommes (jamais 100%).
C’est notamment la dynamique des « Flammes Jumelles », avec en face du blessé d’abandon, une personne complémentaire, oui… mais en terme de traumas !
Nous entrons dans une obsession à ce que cette personne-là (et seulement celle là) nous reconnaisse et nous aime à 100%.
Pour de nombreuses raisons :
- car les émotions ressenties lors des rares phases d’intérêt de l’autre, sont tellement intenses que l’on se sent vivant ;
- car l’incertitude de la récompense (ici l’amour) et les dissonances cognitives (une réalité différente de nos croyances/intuitions) créent la dépendance affective ;
- pour avoir la preuve que vous méritez d’être aimé ;
- et notamment par des personnes aux même comportements que vos parents qui vous ont retiré leur sécurité.
L’amour (total, absolu et inconditionnel !) de cette personne là, qui a les mêmes comportements d’insécurité que nos parents/premiers éducateur à l’époque, devient notre seule possibilité d’être reconnu aimable.
C’est la stratégie qu’à découvert notre égo pour réparer les traumas de notre enfance.
Une bouée de sauvetage hors d’atteinte car les propres traumas de l’autre, l’empêcheront souvent d’aimer à 100% une personne avec de tels besoins de sécurité et d’engagement.
Créant un cercle vicieux.
Pour identifier vos perceptions dans les différentes relations que vous vivez :
- Faites une liste des personnes avec qui vous vous sentez en sécurité…
- Et celles qui vous obsèdent.
- Que ressentez-vous dans le corps avec les personnes qui déclenchent des pensées obsédantes ?
- Lesquels de vos besoins remplissent-elles ? À quelle fréquence ?
- Que ressentez-vous dans le corps avec les personnes sécurisantes ?
- Lesquels de vos besoins remplissent-elles ? À quelle fréquence ?
- Faites une liste des faits et réalités des personnes obsédantes, face à leurs propos ou vos croyances et intuitions sur eux.
- Idem pour les personnes sécurisantes.
Vers des relations sécurisantes
En prenant soin de sa blessure d’abandon, ses relations vont perdre peu à peu de leur intérêt.
En apprenant à sentir le corps (ancrage) et identifier ses signaux qui indiquent que vous êtes dans une atmosphère sécurisante ou au contraire, de rappels de vos traumas… nous faisons le choix de meilleurs relations pour soi.
—-> Dès que des pensées obsédantes surgissent, refaites les listes ci-dessus afin de voir clairement les dissonances entre actions et verbes ; et comment cela résonne avec votre besoin que ces personnes vous reconnaissent et vous aiment.
Cassez les cercles vicieux d’attente de reconnaissance !
Nous ne pouvons en sortir, qu’en apprenant à nous fournir notre propre reconnaissance et notre propre sécurité.
Cela peut commencer par la sensation d’être fière de nous.
- Dresser la liste de tout ce que vous êtes fière d’avoir accompli dans votre vie ;
- Puis pour chaque jour.
Faire l’expérience de belles relations
En travaillant à rétablir un ancrage puissant, nous devenons de plus en plus autonome et rétablissons notre niveau de sécuritaire intérieure.
La Terre devient notre soutien au fur et à mesure que nous retrouvons des sensations dans nos jambes.
Une façon supplémentaire de guérir notre façon d’être en relation, consiste à en faire l’expérience.
Ou à en être les témoins.
Je vous propose une liste de lectures, séries et films qui nous plongent dans des relations respectueuses et sécurisantes.
Au programme : guérison patiente de traumas à 2 et amour inconditionnel.
Vos suggestions sont les bienvenus aussi, alors n’hésitez pas à les partager !
- Romans adulte seulement (!) : Un palais d’épines et de roses de S. J. Maas (notamment les volumes 1 et 2) ; Le sang et la cendre de J. L. Armentrout (et son autre série, une ombre dans la braise) ; Belladona de A. Grace.
- Tout public : Orgueil et préjugés de Jane Austen (existe en film aussi…)
- Séries : de nombreux KDramas (dramas coréens) montrent le respect amoureux à son sommet ! My Demon ; True beauty ; L’empirer du sourire ; A business proposal ; …
- Sans oublier, l’atelier en ligne de juillet des 13 Mères Originelles : Celle qui aime toutes choses nous apporte son enseignement sur les relations amoureuses respectueuses. Et l’atelier de la blessure du coeur (où nous cherchons notre définition inconsciente de l’amour, les 6 pôles d’intimité et la place de notre enfant intérieur dans nos relations…)



