Des manager trop enthousiastes
Le pin qui brûle
J’ai fait un rêve très fort.
Je vivais dans ma maison habituelle mais dans mon rêve, je venais de m’y installer et je faisais le plan de ce qu’il y a avait à transformer.
Toute mon attention était porté sur le jardin. Le même que celui où j’habite.
Et comme dans mon jardin réel, il y avait un pin.
Mais dans mon rêve, ce pin me gênait. Je le trouvais même dangereux. Il fallait absolument résoudre le problème.
C’était la panique.
Alors, je décidais que pour le bien de tous, il fallait le brûler.
Dans mon rêve, je fis craquer une allumette et le déposa dans un creux de son écorce. Le feu prit immédiatement et le pin s’embrasa.
Il s’embrasa pendant 3 jours.
Puis les pompiers arrivèrent. Ils mirent 1 jour de plus pour l’éteindre.
La panique avait fait place à la conscience : qu’avais-je fait ?
Certes le feu était une solution rapide et efficace… mais n’aurait-il pas pu se répandre et être plus dangereux que le pin lui-même ?
Et puis, le pin me manquait déjà. Je ressentais une profonde tristesse et un regret immense de ne plus l’avoir dans mon jardin. Pleine de larmes, je demandais aux pompiers s’ils pouvaient le sauver.
Ils me dirent que ça pouvait arriver qu’il repousse.
Du temps passa. Et un jour, au coeur du coeur de l’arbre devenu noir, je vis une petite branche toute verte.
Et le rêve s’arrêta.
Interprétation
Personnellement, cela fait des années que je relie le pin à l’innocence.
Le rêve alors semble clair : « nous sommes tous capable de mettre le feu à notre innocence pour l’anéantir car elle peut représenter un danger pour nous. »
Le feu du rêve était l’inflammation de la psyché. Quand un déclencheur nous titille et que nous ne sommes plus que colère, on perd pied et nous devenons incapables de nous retenir dans notre furie.
Nous avons des comportements que nous regrettons. Des mots qui font mal.
Nous nous sentons agressés et nous réagissons sans avoir le contrôle.
Nous ne sommes plus nous-mêmes et cet état, c’est le pin qui brûle. L’état de réaction qui s’oppose à l’action juste venant du centre-Soi.
Plus loin dans le rêve, quand le brûlait déjà, je voyais qu’il était à la limite de 2 maisons particulières : celles de 2 de mes abuseurs dans la réalité (je parle de l’un dans mon article de blog : on ne faisait que jouer).
Pour mon personnage, le pin était devenu dangereux car il avait fait l’expérience de la souffrance traumatique. Et pour que ma maison et mon jardin survive (donc moi) je n’avais pas trouver d’autres solutions que de le brûler.
C’est l’inflammation de tout le système nerveux issu de l’amygdale du cerveau. L’état de réaction enflammée qui nous fait nous défendre ou fuir. Celui qui libère l’adrénaline dans nos muscles.
Et qui sacrifie l’innocence.
Puis, le temps passe. Le pin brûle encore alors que nous retrouvons peu à peu nos esprits. Et nous nous rendons compte de ce que nous avons été capable de faire : mettre à feu notre enfant intérieur !
La partie de nous la plus pure, belle, joviale et vitale. Celle qui est le plus proche de notre âme et qui lui ressemble le plus.
Mais le rêve s’ouvre sur une fin pleine d’espoir. Peu importe la ou les brûlures : le pin n’est pas mort. Nous pouvons le faire renaitre.
3 types de résistances
Le pin qui brûle est aussi un rêve intéressant sur un autre plan, car on y retrouve les 3 types de résistances dont nous parle la théorie ISF :
- l’enfant intérieure blessé qui a peur et qui est interprété comme un danger (le pin) ;
- les managers qui gèrent le jardin et prennent des décisions parfois radicales de peur du danger ;
- les pompiers qui viennent au secours de tout le système, mais dont l’action est souvent désespérée.
Les exilés :
D’après la théorie de l’ISF, l’enfant intérieur est ce qu’on appelle un exilé.
Lentement, peu à peu, nous commençons à mettre de côté les parties de nous qui semblent être la cause du non-amour de notre entourage.
Ces parties les plus sensibles et vulnérables sont à la fois blessées par l’impact des autres et leur jugement, mais aussi, par nous. Car nous les avons fait taire pour survivre.
Même enfermées, elles se débattent, veulent crier et exprimer ce qu’elles ont subi. Elles ne veulent pas rester silencieuses et subir. Et nous, nous battons à les faire se tenir calmes parce que nous avons peur d’entendre ce qu’elles ont à dire.
Peur de devoir regarder à nouveau ce qu’elles ont vécu et dont on a voulu se dissocier car la souffrance et la douleur (physique, émotionnelle et mentale) nous semble toujours ingérable.
L’enfant intérieur n’est pas tant un danger pour nous que ce qu’il a à dire.
Alors nous le sacrifions.
Brûlé ou mis en cage, l’enfant intérieur continuera de clamer ses vérités et à intervenir physiquement dans nos vies, à travers des blocages ou des maladies.
Les Manager :
Se sont les parts plus adultes que nous avons créé pour géré notre système intérieur au mieux.
Se sont eux qui tentent de nous éloigner de l’enfant intérieur.
Leurs décisions ne sont pas toujours les meilleures, car ce sont aussi des parts blessées. Des parts qui ont des croyances pas forcément les plus saines mais qui ont réussi à garder tout le système Soi, en vie, pendant la période de temps d’insécurité que l’on a vécu.
Leur grande résistance, c’est de nous tenir éloignés de nos exilés vulnérables et donc de la douleur. Ils mettent à mal les stratégies de thérapie que l’on tente de suivre par exemple.
Les pompiers
Désormais adulte, les décisions des manager ne sont plus les meilleures pour nous car nous ne sommes plus dans cet environnement de survie qui les a fait naître.
Leurs décisions nous compliquent la vie : ils enflamment le système pour un oui ou pour un non !
En fait, ils interprètent mal les signaux de dangers, surtout en cas de stress post traumatique. Un bruit dans la nuit devient un obus et ils allument une crise de panique. Ils prennent un mot de trop de nos voisins comme une agression et nous envoient un shot d’adrénaline pour nous préparer au combat.
Les pompiers sont nots parts intérieures qui viennent éteindre les flammes des managers devenus pyromanes !
Mais leurs méthodes ne sont pas forcément les meilleurs non plus : addictions, automutilation, violence, distraction, obsession, compulsion, fantasmes, rages…
Ils agissent directement sur les parties exilées, c’est à dire directement sur le pin, afin de les apaiser et de nous en déconnecter.
Au centre de ces 3 résistances : le Soi.
Nous sommes donc l’ensemble de toutes nos parts qui cohabitent plus ou moins bien entre elles.
Et au centre, se trouve notre soi. Notre essence qui est faite de calme, de curiosité, de compassion, de confiance, de connexion, de courage, de créativité, de clarté, … ce que nous pourrons voir finalement, comme notre trinité intérieure unifiée, dont l’une des branches est l’enfant intérieur guéri.
Et pour le guérir, nous devons donner à chacune des parts qui nous forment, ce dont elles ont besoin.
Méditation des Manager
Ce que toutes les parts, dont font partie les exilés, manager ou pompier ont en commun, c’est un manque d’amour !
Chacun d’eux veut être reconnu pour ce qu’il fait. Vu et entendu. Validé. Aimé.
Nous pouvons aller à leur rencontre pour leur donner cela et désamorcer le cycle vicieux de réactivité (d’inflammation du système).
Par contre, nous devons les rencontrer dans le bon ordre. En effet, les manager ont été créé afin de nous tenir éloignés des exilés. Les manager sont très vivaces et bloquent toute rencontre avec l’enfant intérieur. C’est leur mission de base et ils la font très bien.
Parfois, des manager ont même été créé pour gérer d’autres manager.
Notre système peut donc être un peu chaotique.
En tout cas, les exilés seront donc les dernières parts à rencontrer, une fois que les autres auront reçu leur dose d’amour.
N’oublions pas, d’un autre côté, que toutes les parts sont des témoins de chacune de nos actions. Plus nous allons à la rencontre des manager, plus l’enfant intérieur prend confiance en notre capacité de leader.
Nous devenons peu à peu pour chaque partie, un grand maître intérieur sur lequel se reposer.
Peu à peu, ils remettent les rennes, à ce maître-essence-soi.
Pour commencer ce processus, je vous propose une méditation audio :
AUDIO
Nos réactivités et déclencheurs
Une réactivité est un comportement inconscient dont l’énergie est dirigée vers le monde extérieur dans l’intention de nous défendre.
C’est un drame joué pour anesthésier ou contrôler une cause par le blâme et la vengeance.
La réactivité est à l’opposé de la réponse, qui est un comportement conscient de non projection.
Elle est causée par des déclencheurs, souvent les mêmes, qui conduisent nos manager à enflammer notre personnalité.
Nous pourrions résumer que :
- la réactivité est une action menée par un manager ;
- la réponse est un action menée par le Soi central.
Nous pouvons apprendre à ne plus réagir mais à observer nos déclencheurs et les messages qu’ils cachent.
Mais attention :
——> réagir est une véritable addiction et une normalité dans notre monde (notre société soutient la réaction !)
Il est donc difficile de sortir des schémas de réaction.
Aller à la rencontre des manager de temps à autres, permet déjà de soulager leur tendance à réagir au quart de tour.
En plus de leur donner amour et reconnaissance, ils vont avoir besoin de se détendre et d’apprendre de nouveaux réflexes, notamment à laisser plus de contrôle au Soi central.
Cela se fait sur le long terme. Pas à pas.
Voici quelques astuces à mettre en place, pour vous aider à repérer les moments de réactivité, puis plus tard, ses déclencheurs.
- Regardez dans le passé : pouvez-vous trouver des comportements que vous avez eu de réactivité et d’autres qui correspondent plutôt à des réponses ?
- Y’a t-il des schémas qui se répètent dans les cas de réactivité ?
- Des déclencheurs identiques ou différents ?
Peu à peu, vous allez pouvoir voir votre réactivité au moment où elle surgit, même si vous ne serez pas encore capable de l’empêcher d’agir.
Ressentir une inflammation de la personnalité est une conséquence d’un écho à une blessure du passé. C’est un signal que nous sommes relié énergiquement au passé.
Ne pas se focaliser sur l’évènement actuel qui a fait un retour d’écho, ni sur l’histoire d’égo qui va se former autour par l’égo (afin de justifier son comportement, ou son statut d’innocent.)
Au contraire, une astuce est de mettre son attention sur le présent et sur l’accueil de l’émotion. C’est à dire, ressentir dans le corps en accueillant avec une respiration profonde.
Pour le moment, contentez-vous de repérer réactivités et déclencheurs, votre propre pin qui brûle. Nous irons plus loin dans ce processus avec l’intervention de Morgan le Fey