QuanYin
Le premier pas dans la direction du non attachement, est de reconnaitre que notre coeur est blessé, qu’il porte des blessures anciennes et quelques nouvelles aussi, mais toujours en écho avec des empreintes de cette vie.
Puis, ensuite, de voir que notre tendance à nous agripper, inconsciemment à notre douleur, permet à l’égo de s’en nourrir et de créer des drames dans notre vie.
La leçon de Quan Yin.
Quan Yin nous propose de commencer cette leçon par un exercice pratique :
- Pensez aux personnes de votre vie auxquels votre pardon résiste encore et faites en une liste. Ce sont celles pour lesquelles vous avez encore du ressentiment. —> décrivez en quelques mots, pourquoi vous avez du ressentiment envers elles.
- Si vous avez plus de 4 personnes sur cette liste, c’est un signal important, que vous avez une habitude à être attaché au ressentiment !
La leçon de Quan Yin sera d’autant plus importante à intégrer, que vous avez de personnes sur votre liste.
Je vous en parle dans l’audio qui suit :
AUDIO
Déesse de la compassion, Quan Yin ou Kannon, peut être vue, comme la Mère Marie de l’orient.
Toutes 2 possèdent les mêmes vibrations d’amour de l’archétype de la Mère et chacune ont toujours été très présentes dans les créations des ateliers des blessures.
C’est dans cet atelier qu’Elles souhaitent nous enseigner d’autant plus profondément, sur les vibrations qu’Elles portent.
La sagesse que Quan Yin souhaite nous offrir, est celle du pardon.
Et cela commence par voir les choses avec plus de recul.
Il y a 2 « types de personnes » qui peuvent nous faire du mal :
- les abuseurs, ceux qui commettent effectivement des actes de violations envers nous (vols, viols, agressions physiques ou morales, …)
- ceux qui font des choix de vie qui peuvent nous blesser, avec des impacts plus ou moins directs sur nous : comme soutenir les abuseurs, ou se marier avec quelqu’un que l’on a du mal à accepter (d’une autre religion, d’une autre préférence sexuelle, parce que c’est notre père ou notre mère et qu’on le préfèrerait seul plutôt que remarié, ou une amie qui trompe son mari et le quitte pour un autre, …) ou partir vivre à l’autre bout du monde, …
Les deux cas génèrent du ressentiment auquel nous pouvons nous accrocher, même si nous savons que cela nous fait du mal.
Il n’y a pas beaucoup d’intérêt à garder un statut inconscient de victime… mais il y en a un de taille : celui de se sentir être dans le juste.
Dans la situation d’abus et d’injustice, être dans l’archétype de la justice apporte son lot de grâce à l’égo. Pour cela il juge. Et génère plus de ressentiment en nous… une émotion à laquelle on se raccroche alors.
Or, garder du ressentiment non seulement nous empêche de faire l’expérience de la paix intérieure, mais cela occupe de la place ! Une place qui pourrait accueillir de belles expériences.
La suite de la compréhension, sera le pardon.
Or, pardonner n’est pas simple pour l’égo qui se rattache à ce besoin de justice comme à la seule bouée de sauvetage à des kilomètres à la ronde. C’est tout ce qu’il lui reste.
En pardonnant, il pense que c’est accepter l’offense et accepter qu’il, lui l’égo, c’est à dire nous, notre sentiment d’identité le plus profond, n’était pas dans le juste.
Il n’en est rien.
Il pense aussi que c’est abandonner la possibilité de recevoir des excuses… et donc là aussi la reconnaissance sociale d’être dans le juste.
Mais soyons clairs : nous ne recevrons JAMAIS d’excuses ni de réparations. Ne perdons pas de notre temps précieux à les attendre.
Très peu de personnes nous feront sentir que nous sommes dans le juste et qu’un tort nous a été fait. Et s’il y en a, nous risquons de nous attacher à leur reconnaissance.
C’est pour cela que l’égo rabâche l’histoire, pour nous assurer que nous sommes dans le juste et que nous sommes innocents.
Car, nos abuseurs, surtout s’il s’agit d’abus qui se répètent, instillent le sentiment de culpabilité et de responsabilité.
Culpabilité parce qu’on va se sentir coupable de ne pas être à la hauteur pour nous protéger. Et responsable, parce que les dires de nos abuseurs, surtout si ceux-ci sont des proches, vont orienter notre mental à penser que c’est de notre faute, que nous avons attiré par notre comportement, ou notre expression, l’abus.
Et l’égo va d’autant plus se raccrocher à ce besoin d’innocence. Et pour cela, il doit avoir un coupable. Il doit y avoir un humain mauvais en face.
Ainsi, pardonner, honnêtement, est très difficile car c’est affronter son égo qui résiste avec encore plus d’histoire pour justifier son point de vue. Pour sauvegarder l’innocence de l’âme.
Alors, nous devons prendre la chose sous un autre angle.
Nous devons faire comprendre à notre égo ce qu’est et ce que n’est pas le pardon. Et nous ne devons pas nous attendre à pardonner en 1 coup, mais à cheminer vers le pardon. Comme toute approche de guérison, cela demande encore et toujours du temps.
Ainsi, nous devons changer de point de vue sur le pardon.
Pardonner, c’est juste faire de la place… à mieux et à plus beau.
C’est arrêter de ressasser, c’est à dire de garder inconsciemment en soi des pensées et des émotions négatives qui finissent par agir sur notre santé.
Oui, que nous nous souvenions ou non du traumatisme exact, l’agression ou la négligence (surtout pendant l’enfance) a causé des changements durables dans nos chemins neuronaux et dans de nombreux de nos organes comme l’amygdale dans le cerveau.
Oui, les flash back inopinés semblent incontrôlables…
——> pour cela, une véritable démarche de thérapie du trauma est indispensable !
Mais malgré ces transformations ancrées dans notre corps, nous pouvons faire cette place en nous.
Et cela passe par augmenter notre compassion.
Cas du type 1 : les abuseurs
Nous savons que les abuseurs sont eux-aussi des anciens enfants traumatisés. Cela n’excuse pas leurs gestes, certes.
Mais cet état de fait nous montre que leurs comportements sont détachés de leur essence intérieure sacrée. Leur âme.
Cette déconnexion doit être vue.
Et elle doit attirée notre empathie.
Il ne s’agit pas d’aller jusqu’à aimer l’autre.
Pardonner, ce n’est pas non plus accepter le retour de cette personne dans notre vie ou le rétablissement d’une relation. Souvent, quelqu’un qui a trompé son ou sa partenaire demande qu’on lui pardonne dans le sens de « ne pas le quitter ». C’est un abus de langage !
Ce n’est pas non plus, estampiller l’acte subi comme « juste », « ok » ou valider le comportement criminel ou toxique.
Ni tout oublier.
Ce n’est rien de tout cela.
Pardonner, c’est ne plus ressasser la douleur infligée par l’autre. Ne plus revivre en continu les émotions soulevées par leurs actes (impuissance, honte, colère, …)
Pardonner c’est l’acte de se libérer de l’empreinte mentale et émotionnelle laissée par l’abus.
Pardonner c’est un acte d’amour de soi.
Cas du type 2 : l’impact des choix
Pour la seconde catégorie de personnes qui peuvent nous faire souffrir indirectement par leur choix de vie, nous devons nous rappeler simplement que eux, sont connectés à leur guidance, leur essence.
Nous avons alors à accepter leur route, leurs expériences.
À voir que nous ne sommes pas responsables d’eux, comme eux ne sont pas responsables de notre joie.
Chacun suit la guidance de son coeur.
Quan Yin nous invite à commencer par voir dans quel cas nous nous trouvons : abuseurs ou choix de coeur qui nous affectent ?
Puis, nous orientons notre compassion selon le cas.
À chaque fois, plus notre compassion augmente et plus notre ressentiment baisse. Plus la paix intérieure est disponible.
Et plus la détente s’installe.
Comme une détente musculaire.
Comme une expérience de liberté.
Peu importe ce dont nous sommes capables aujourd’hui : peut-être un tout petit peu de compassion, 0,01%.
C’est ok ! Parce que nous faisons de notre mieux.
L’amour de soi demande aussi d’accepter ce dont on est capable au jour le jour ainsi que notre absence de perfection.
Le pardon est acte à incorporer dans notre hygiène de vie. Chaque jour nous aurons à pardonner un geste un peu trop irrespectueux envers nous.
À nous faire pardonner pour un comportement injuste aussi de notre côté !
Et chaque jour nous augmentons notre compassion.
Cela commence par faire le choix aujourd’hui, de percevoir différemment cet autre qui nous a fait du mal parce que lui-même est en souffrance.
Avant de passer à la suite, n’oubliez pas d’aller voir, pour chaque personne de votre liste, à quel type elles appartiennent :
- type 1 – abuseurs ?
- Ou type 2 – ceux qui vivent leur vie et que vous n’approuvez pas car cela vous impacte ?
L’attachement issu d’une blessure du coeur pendant l’enfance crée la rigidité – et une perte de grâce, comme nous l’avons vu.
Quand on coupe les adhérences du corps, elles finissent toujours par repousser ! Ce n’est donc pas la bonne stratégie même si cela nous libère un temps.
C’est la même chose avec la séparation d’avec un abuser, ou un type 2. Ou des liens toxiques familiaux.
Nous séparer ne résout pas notre problématique d’attachement. Nous avons besoin d’aller plus loin : pardonner.
Alors attention —–> Bien entendu, nous n’avons pas à subir ! Si nos limites ne sont pas respectées encore et encore, nous n’avons pas le choix que d’établir une séparation physique.
Ici, il s’agit d’une séparation énergétique, qui a lieu quand nous n’arrivons pas à pardonner, c’est à dire, du bannissement de notre coeur.
Car même si une séparation physique est indispensable, nous pouvons continuer à aimer les gens de loin plutôt que de rester dans un ressentiment qui nous consume.
—-> nous pouvons rester en relation de coeur.
Commencer par éprouver du ressentiment pour quelqu’un et mettre de la distance physique et énergétique est une étape importante de prise de conscience de la blessure. De conscience du manque de respect. Mais pas de guérison.
La séparation de coeur est une expression de la blessure du coeur qui amène à plus de séparation avec les humains et d’isolements…
Cela n’est pas signe de guérison.
Car l’isolement traduit la peur d’avoir mal encore une fois.
Être guéri se voit lorsque nous osons prendre le risque de revivre de la souffrance par l’ouverture de notre coeur.
Pour passer du ressentiment à l’acceptation, nous allons passer par nourrir notre compassion.
Visualisation pour nourrir la compassion
Dans l’audio qui suit, je vous guide à prendre du recul sur les personnes de votre liste.
L’objectif est de voir à quel point notre Soi-central est compatissant et confiant… même pour les personnes bannies de notre coeur.
AUDIO
Visualisation ifs p.58
Suite de l’exercice de compassion (facultatif)
Vous pouvez décider d’aller plus loin dans cet exercice ou d’avancer dans l’atelier.
La suite de l’exercice de compassion est intéressant :
- Pour chaque nom de votre liste, dont vous avez fait l’expérience de la visualisation ci-dessus, écrivez pourquoi vous pensez qu’ils ont fait ce qu’ils vous ont fait. Alors que vous cherchez à comprendre, pouvez-vous ressentir plus d’empathie ?
- Dans cette nouvelle compréhension qui émerge et ce début d’empathie… pouvez-vous apercevoir leur âme et leur essence ?
Pour chaque personne, écrivez une lettre.
Décrivez ce que vous avez ressenti à propos de ce qu’ils vous ont fait. Et exprimez votre nouvelle compréhension de la situation.
Cette mise en matière va vous permettre de vous libérer de vos ressentiments.
Puis, quand vous sentez que vous êtes prêtes à relâcher votre Vérité, brûlez les lettres.
Vous pouvez vous aider des questions suivantes pour lâcher prise :
- Maintenant, après avoir trouvé un peu plus de compassion pour ces âmes, êtes-vous prêtes à relâcher ces expériences ?
- Pouvez-vous visualiser que toute cette expérience retourne à l’océan de la vie et que cela fait de la place en vous, pour un renouveau d’une vibration différente ?
Peu importe vos réponses, ne culpabilisez pas de ne pas être capable de lâcher prise totalement.
Validez que vous êtes bien là, où vous êtes sensé être aujourd’hui et que c’est très bien.
Attention —-> lorsque vous commencez à relâcher ces expériences, il est possible d’avoir besoin de pleurer un bon coup, de dormir, ou d’aller marcher dans la nature, ou même de prendre un bain avec des sels. Aidez votre corps à relâcher ce qu’il a retenu à ce sujet depuis si longtemps.
Laissez faire.
Validez votre expérience.
Soyez tendres avec vous-mêmes.
L’objectif ici est de voir que tous les êtres humains, y compris ceux qui nous ont fait du mal, souffrent.
Tous à différents degrés.
Et que toute la douleur que nous portons ressemble à la douleur de l’autre.
Elle n’est pas supérieure ou inférieure à la sienne.