La peur, la résistance, la volonté… sont des sujets qui me passionnent ces derniers temps.
Brené Brown connaît ce sujet à merveilles et ne fait qu’éveiller davantage mon intérêt… et l’envie de partager.
Partager oui, mais avec des photos malsaines pour vous mettre dans l’ambiance (et s’il y a des fautes, pardon d’avance, je ne me sens pas de relire cet article à cause de l’image plus loin (pas celle là, celle d’après), que j’ai trouvé drôle au début… et puis euh… enfin, lisez la suite vous comprendrez!)
Permettez-moi un petit « paragraphe intimité » sur ma plus grande peur afin d’amorcer dignement cet article (et qui expliquerait la photo à la une de cet article.)
Quand j’étais petite j’ai connu un épisode de grande peur (un épisode… mmmmhhhh disons plutôt une paire d’années).
J’étais terrifiée par… les poupées!
Oui, dit comme ça, ce n’est pas très effrayant, ni censé.
En fait, à 5 ans, j’avais regardé le film d’horreur Chuky !!!!!!!
Oui, ok, mes parents n’auraient jamais dû me laisser regarder un truc pareil et je peux vous dire qu’ils ont lutté des semaines et des semaines pour que je ne le regarde pas. Mais inlassablement, je prenais l’étiquette de Chuky, TOUS les samedis à notre vidéo-club
(Parenthèse pour les plus jeunes de notre public : un vidéo-club est un lieu où l’on pouvait louer des K7 VHS pour la semaine!)
Au bout de plusieurs mois de pleures et de bouderies en tout genre, et certainement après un gros coup de fatigue, ma mère a cédé et j’ai pu enfiiiiiiin regarder Chuky!
Sauf que ma mère avait raison (saleté de parents!) et que j’ai eu une peur terrifiante des poupées. Cette peur me prenait dans les tripes, dans la gorge.
Je pensais qu’elle (ma poupée qui parlait) viendrait tuer devant mes yeux tous les membres de ma famille à Noël (puis au nouvel an comme se fut un échec pour elle à Noël), puis qu’elle m’assassinerait.
Je faisais des tonnes de cauchemars où une poupée me courait après, couteau à la main. Ce genre de rêve, vous savez, où l’on a beau courir, mais on n’avance pas…
Aujourd’hui encore, je frissonne un peu devant les poupées (surtout celles que l’on place devant les fenêtres… mais pourquoi POURQUOI les gens font-ils ça ????!!!!)
Oh, toutes les peurs ne sont pas paralysantes. Il y en a de toutes petites. Des discrètes.
Elles ne sont pas si anodines que cela, car elles agissent et piratent nos vies.
Elles font tellement partie de notre éducation, qu’elles sont quasi-indétectables.
Oui, nous vivons dans une culture de la peur.
Nous vivons dans le protectionnisme à outrance ! Nos enfants doivent porter veste et bonnet même s’ils ont trop chaud. Nous leur interdisons l’accès aux arbres au profit de jeux en mousse… d’ailleurs, un vote a eu lieu en Allemagne, où une population devait choisir entre plus de liberté ou plus de sécurité… devinez un peu le résultat du vote !
Peur du manque (merci nos parents mais surtout nos grands-parents qui ont connu la guerre!) Peur du rejet social (merci le collège !) Peur du terrorisme (merci les infos et la politique !) Peur peur peur peur. Peur ne pas être assez rapide (merci le chariot dans les talons, dans la queue à la caisse parce que je ne paie pas assez vite !) Peur du plantage (« ne saute pas, tu vas tomber! »)
Bref. La culture dans laquelle nous vivons en 2017 est bien la peur du « pas assez. »
Ne pas avoir assez.
Ne pas être assez.
Ne pas être assez brillant, célèbre, riche, drôle, sexy, intelligent, créatif, énergique, détendu, …
Mais pas ordinaires s’il vous plaît !
Oui, ce qui nous fait le plus peur, c’est d’avoir une vie … ordinaire.
Cela sonne presque comme un mot grossier !
Ordinaire ? Quelle horreur !
Et nous sommes prêts à tout, pour montrer au monde entier, que nous ne sommes pas ordinaires :
Selfie : « Regardez, je viens de rencontrer Bill Murray ! » = regardez comme je suis extra-ordinaire.
Selfie : « Regardez, je suis à New-York » = regardez comme je suis extra-ordinaire.
Selfie : « Regardez ma nouvelle coupe de cheveux ! » = regardez comme je suis extra-ordinaire.
Je prends les selfies en exemple car je les ai en horreur (j’ai toujours été dépassée par cette mode, et encore plus par celle du selfie duck face… no comment !) mais vous aurez bien compris que nous pouvons l’appliquer à bien d’autres choses.
Alors ne faut-il pas comprendre :
selfie aux sports d’hiver = j’ai peur d’être ordinaire ?
selfie avec mon nouveau sac à main = j’ai peur d’être ordinaire ?
La peur nous fait faire des choses étranges. Elle peut nous empêcher de grimper dans un avion tout comme nous faire publier des duck face, à la place de…
VIVRE