Voix

Tout a commencé par Charlottesville… et l’impression de ne rien pouvoir dire qui pourrait changer quoi que ce soit.

Et puis il y a eu ce rappel de Martin Luther King Jr :

Nos vies commencent à s’approcher de la fin le jour où nous devenons silencieux à propos des choses qui comptent.

Nous sommes en 2017, et nous ne nous aimons toujours pas les uns les autres.

Malgré la science qui admet que l’humain n’a pas de races.

Malgré la spiritualité qui montre que toutes les religions ont bel et bien raisons (putain mais elles disent toutes la même chose !!!!!!)

Nous sommes en 2017, et nous ne nous aimons toujours pas les uns les autres.

Faut-il se taire ? Faut-il trop en dire ?

La voix compte.

Chaque voix compte.

En fait, la limite est faible entre ne pas rester silencieux et vouloir affronter les autres. Ceux qui n’ont pas les mêmes valeurs que nous. Et vouloir leur faire entendre raison. Entre l’amour, l’accueil, et la haine violente, l’équilibre semble toujours précaire.

Je suis blanche.

Je ne suis ni supérieure de par ce fait.

Ni inférieure… à qui que ce soit.

Mais si je suis bien une chose, c’est que je suis indignée des évènements qui ce sont déroulés à Charlottesville !

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Comment vous sentez-vous avec votre voix ?

Avez-vous l’impression de toujours vous taire (pour la paix du ménage, par peur de dire des choses stupides ou autre…?)

L’expression de notre voix ne se limite pas à nos paroles.

Dans mon cas, cela se passe par la peinture (évident non ?)

Et en pensant à tout ça, je me suis retrouvée confronter à mon silence d’artiste, des mois durant, entre l’automne 2016 et ces derniers jours.

Bouleversée par d’innombrables évènements dès octobre 2016, j’ai fermé la vanne de l’expression.

Je ne pouvais plus, ni dire (les choses importantes, me contentant d’évoquer la météo) ni écrire (dans ce blog) ni peindre.

C’est en passant par cet arrêt que j’ai compris paradoxalement l’importance de la voix.

L’importance de nos voix.

Ce n’est pas parce que nous avons peur de la haine, peur d’aller trop loin et heurter les gens, que nous devons nous taire.

Car comme les cercles de résonances autour d’un cailloux heurtant la surface de l’eau, nos paroles rayonnent autant que nos actes.

A condition de savoir rester dans l’équilibre.

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Exemple, je suis contre la chasse.

C’est quelque chose qui bout souvent en moi, car j’habite dans une zone à forte densité de chasseurs.

Samedi dernier, à un carrefour, est passé devant moi un chasseur avec dans sa remorque une biche et un magnifique cerf (des ramures de 4 brins, absolument majestueuse !!) à la vue de tous, dont mes enfants. J’ai du le suivre sur quelques kilomètre, et la haine aidant, je lui ai fait un magistrale doigt d’honneur quand il s’est arrêté. Il n’a pas compris et pensait que je le félicitais, me répondant donc d’un joyeux salut. Rien de plus pour m’énerver d’avantage… mon mari m’a alors intimé de me taire.

Dans ce cas, il avait bien raison (mais sur le coup, ça n’a fait que faire monter la sauce) car la violence de la haine m’avait secoué, et tout ce que j’allais faire ensuite, n’aurait été qu’affrontement inutile.

Par contre, je n’hésite pas à revendiquer l’anti-chasse et là dessus, je ne me tairais pas. Calme et dans la zone d’équilibre, mes parole ne sont pas l’expression de la haine de l’autre, mais d’amour dans mes croyances. Je ne cherche pas à convaincre par mes paroles.

Non… je préfère peindre des bois de cerf, pour honorer les victimes animales de la chasse. Pour informer que d’autres voies existent (l’exemple du canton de Genève qui a abolit la chasse depuis 1973).

Je cherche à informer et à rester debout, droite dans mes baskets, car ces valeurs le méritent.

Les valeurs piétinées lors de tous les attentats, méritent que l’on soit debout et droit. Dans le calme. Ils méritent que l’on en parle et qu’on le rappelle encore et encore : le racisme n’a aucun fondement, c’est scientifique.