Le miracle du cercle

Assises en cercle dans cette petite pièce de bois, nous recréons le temps sacré de la tente rouge. Nous parlons le coeur ouvert, souvent de petites détails du quotidien. Une soeur soudain sent monter les larmes. Elle reste silencieuse et nous honorons cela. Une autre nous indique que ce que nous venons de dire est en cohérence avec l’énergie de la Mère du mois. Et nous réalisons par son intervention, ce que nous avons vécu l’apparition, dans notre vie, d’une des femmes originelles. Nous sommes pleines d’humilité face à la compétence et au mystère de la Vie…

Ce cercle de femmes est un premier pas pour oser nous montrer vulnérable dans une petite communauté de soutien.

Et c’est toujours un moment délicieux.

Nous y prenons goût.

Car nos soeurs nous aiment et nous respectent d’avantage lorsque les masques tombent. C’est cela qui est addictif : être soi et le voir en reflet dans leurs yeux.

Peu à peu, elles nous renforcent, nous donnent le courage d’oser nous montrer en Vérité dans le monde aussi, et cela par leur simple écoute. Ou un banal hochement de tête qui signifie tout pour nous.

Nous nous sentons comprise, dans les tréfonds de ce que nous sommes.

 

 

J’aime comparer les cercles de femmes à la fonction de mise au point d’un appareil photo !

Dans le viseur, l’image est flou au début, car la superposition de l’être véritable et de l’être que nous montrons n’est pas la même. Peu à peu, dans le cercle, l’ajustement se fait. Cela prend plus ou moins de temps pour chacune d’entre nous.

Puis nous accueillons de nouvelles soeurs. Nous sommes émues de les rencontrer au départ de leur processus, parce que nous savons… nous savons que nous allons bientôt assister à un nouveau miracle.

Nous honorons notre place… d’être simplement là pour la voir s’ajuster, devant nos coeurs toujours ébahis par cette guérison incroyable, qui a son propre cheminement étrange :

Au début, la mise au point rend les choses plus floues… elle cherche… va d’un extrême à l’autre. Et puis d’un coup, tout est ajusté. Le monde nous apparait alors plus net et encore plus beau. Dans toute sa splendeur.

Ce miracle, nous y assistons encore et encore.

Là.

Dans ce cercle.

Mais peut-on encore parler de cercle de femmes ?

Nous ne créons rien d’autre qu’un cercle de guérison !