Une autre vision de Marie Madeleine

Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt.

 

J’ai appris ces derniers jours, que les temps passés à étudier qui étaient les Maîtres ascensionnés et à tenter de percer le mystère de leurs incarnations (comme par exemple de savoir s’ils avaient une réalité historique ou quelles furent leur vie !) sont un véritable gaspillage.

Soit nous pouvons admirer les Maîtres et nous disputer sur un passé dont nous n’aurons toujours qu’un aperçu (et encore…)

Soit, nous pouvons travailler à suivre leurs enseignements spirituels.

Bref : notre attention est-elle sur le doigt ? Ou sur la lune ?

 

 

 

 

Les ateliers des 7 blessures ne sont pas à purement parler, des cours sur le personnage de Marie Madeleine.

Pourtant c’est Elle (ainsi que d’autres soeurs de la Rose, comme jusqu’ici Marie, Lady Portia, Jeanne d’Arc, Blodeuwedd, Lady Ragnelle (épouse de Gauvain), …) qui me transmet leurs contenus.

Ainsi, et indirectement, c’est là que j’ai pu vraiment comprendre Marie Madeleine. Son essence. Sa réalité. Sa richesse.

Il était temps d’arrêter de l’admirer et de commencer à cheminer comme Elle.

Marie Madeleine possède une énergie très différente de Marie, qui incarne l’immaculée conception. C’est à dire que Marie la Vierge est l’innocence et la pureté dès sa naissance, et qu’elle a réussit à le rester toute sa vie.

Non contaminée. Non interférée.

Pour nous, c’est un exemple sublime à suivre.

Mais quasi impossible. Déjà, car nous ne sommes pas nés immaculés. Nous portons de lourds bagages karmiques, auxquels se sont ajoutés bien des traumatismes d’enfance.

L’enseignement de Marie Madeleine est plus proche de nos conditions de vie actuelles.

Elle est celle qui a souffert dès le début et qui a cherché la guérison à travers la spiritualité, la dévotion et le mysticisme.

Et cela dans la solitude et le rejet de la société dans laquelle elle vivait.

Mais c’est cette voie douloureuse qui lui a permis de trouver son pouvoir et … la grâce !

 

 

La puissance des Soeurs de la Rose. Digital Art collage. Fanny Wild.

 

 

Dans le tarot, j’ai rapproché successivement l’archétype de Marie Madeleine avec plusieurs cartes:

  • L’étoile (arcane XVII) : dans son aspect d’appel et d’inspiration à retrouver son féminin divin et son intuition ;
  • La Maison Dieu (arcane XVI) : dans son aspect de retour au corps (la Femme Rouge).

Oui la Maison Dieu… carte de l’illumination destructrice qui ne laisse plus de demi-tour possible.

Et cela tombe sous le sens, lorsque l’on découvre que Marie Madeleine est souvent associée à la Mère Sombre. A la Vierge Noire.

L’explication que j’ai pu trouver, serait celle de leurs présences communes sur le site des Stes Marie de la Mer (présence historique et légendaire et présence d’une Vierge Noire représentant Sarah (pouvant être aussi la fille de Marie-Madeleine).)

Mais ce n’est pas une explication. Au mieux, c’est un rapprochement.

La raison, je l’ai trouvé après des années passées à l’écouter…

La raison, c’est sa Voie (ou voix) d’initiatrice. Celle de la douleur et des larmes qui amène à voyager dans l’espace sombre souterrain… au bord du gouffre béant du néant.

Marie Madeleine a traversé ces zones sombres de la quête de sens après des souffrances et des traumatismes.

De ce chemin intérieur qui nous pousse par l’élan de vie à avancer de tout coeur vers le Soi. Le chemin de l’individuation par l’intégration de l’Ombre.

Et, en cela, Marie Madeleine est aussi une autre carte du Tarot : la Reine des Épées.

 

 

Différentes interprétations de la Reine d’épées. Tarots.

 

 

La Reine des Épées est rarement appréciée par les tarologues. Elle est jugée froide, dure, rigide, sans émotions…

Mais cela n’est qu’une partie d’elle.

Elle est parfois représentée avec une épée dans le coeur et c’est très significatif de la douleur qu’elle a aussi traversé.

Mais est-elle restée dans ce traumatisme ou l’a-t-elle dépassée ?

Dans sa face sombre, elle y est encore mais dans sa face lumineuse, elle en a tiré de précieuses sagesses.

Elle a trouvé la grâce et la paix intérieure. Elle s’est guérie, souvent seule. Et a retrouvé son pouvoir.

Comme Marie Madeleine.

Car la Reine d’épée est aussi celle qui dit la Vérité. Celle qui cherche la Vérité. Celle qui se met en quête de cette guérison vraie.

Bien que l’intuition soit souvent un domaine réservé à la Grande Prêtresse (arcane II) ou à la Lune (XVIII) ou encore à la Reine de coupe ; la Reine d’épée nous parle du pouvoir de l’intuition. Et de notre confiance en notre propre intuition.

De par ses éléments air et eau, elle amène l’équilibre entre intuition et raison. L’intellect et les connaissances appuyant son empathie, sa sensibilité et ses perceptions par les yeux de l’esprit.

Elle représente le voyage chamanique qui n’est autre qu’une méditation active conjuguant les pouvoirs de l’intuition et du mental.

L’épreuve du pont des épées choisit par Lancelot pour retrouver Guenièvre.

Et elle est cette capacité de Marie Madeleine, qui lui a permis d’être la première témoin de la résurrection de Jésus.

 

 

Le pont d’épée entre les mondes de la légende Arthurienne. Oracle de Merlin.

 

De plus, la Reine d’épée est dans son pouvoir de voir la Vérité (oui, celle avec un V majuscule !) au-delà de la raison (dépendante des avancées scientifiques) et des perceptions (dépendantes de nos capacités propres), utilisant son intuition pour avoir accès à des informations invisibles (telles qu’énergétiques).

C’est tout le sujet de la guérison de la Blessure du Féminin !

La Reine d’épée, comme Marie-Madeleine se sont réparées.

Et tout comme l’art Kintsugi japonais, qui répare avec de la colle d’or, ce qui est réparé est encore plus beau que le neuf.

Où chaque cicatrice d’or est un témoignage de chaque expérience vécue. De chaque larme. De chaque cassure.

Et où la guérison est lui-même un chemin d’or alchimique.

 

 

 

 

 

Cassées, mais réparées, Elles sont les archétypes du guérisseur blessé, les pendants féminins de Chiron pour la mythologie grec (et l’astrologie !) ou de l’homme Médecine amérindien, qui ne peut accéder à son titre, qu’après avoir traversé la mort ou la maladie… et s’être réparé.

Des Femmes Médecine qui font partie du fameux clan des cicatrices, évoqué par Clara Pinkola Estès dans le cultissime « Femmes qui courent avec les loups ».

Le clan des survivantes, à la fois des traumas… mais aussi du processus de guérison.

Marie Madeleine ne nous appelle pas uniquement à retrouver le féminin sacré. Mais à nous réparer et devenir des oeuvres Kintsugi à part entière.

À jamais fières de leurs cicatrices dorées.